L’incontournable et l’insubmersible Cellou Dalein, n’en déplaise…!(Marouane)
Pourquoi s’entêter à tourner en rond ?
13 mois après le coup d’État du 05 septembre 2021, d’aucuns se poseraient-ils encore la question de savoir pourquoi Alpha Condé s’est vu brandir un carton rouge, puis jeté hors de Sekhoutoureya ?
Si naturellement les mêmes causes produisent les mêmes effets, pourquoi alors voudrait-on que les mêmes fautes n’entraînent pas les mêmes sanctions, voire les mêmes soins curatifs ?
Alpha Condé a été renversé pour des raisons que chacun de nous appréhende aisément et garde à l’esprit. Alors, l’on est quelque peu époustouflé de voir les porteurs de fausses solutions, les marchands d’espérances qui l’ont mis au chômage et descendu de son piédestal, faire comme lui, voire pire en reproduisant le même schéma périlleux, en empruntant les mêmes chemins tortueux.
Refuser de dialoguer avec la frange significative de la classe politique et de la société civile, se rabattre sur la portion congrue de ces dernières, promouvoir des faucons impénitents, entretenir la confusion et gouverner sans partage, en maître absolu tel Zeus du haut de l’Olympe, ont été les facteurs qui ont précipité la chute du vieux renard, passé dans l’intervalle d’une décennie, de la posture d’opposant historique à la position de dirigeant hystérique.
Malgré les cartons jaunes censés servir d’avertissement, malgré les feux de détresse, l’obsession absolutiste du pouvoir avait fini par rendre Alpha Condé aveugle, sourd et suffisant. Il se croyait omnipotent, omniscient et le plus méritant de tous. Peut-être se même croyait-il immortel, jusqu’au réveil douloureux et brutal de ce 5 septembre 2021 qui l’a sorti de sa bulle et ramené sur terre.
En 11 ans, Alpha Condé a passé plus de temps à combattre Cellou Dalein Diallo, que s’occuper du bien-être de ses administrés et du développement du pays. Un combat qu’il a mené en vain.
Aujourd’hui qu’il n’est plus au centre des attentions, exilé quelque part dans l’ancien empire ottoman, sans nul doute son plus grand remords doit être de n’avoir pas pu traîner dans la boue Cellou Dalein Diallo et lui ôter toute chance d’accéder au palais présidentiel.
Finalement, et comme il fallait s’y attendre, Alpha Condé est tombé alors que celui-là qui était devenu son pire cauchemar est plus que jamais debout, droit dans ses babouches.
Assurément le sort qui aura été celui du président déchu, vaut bien une leçon. De vie et de gouvernance. Mais, hélas, les nouveaux maîtres du bled semblent avoir des écailles sur les yeux, et sont comme obnubilés par des calculs mesquins visant à faire dans l’exclusion. En se trompant de combat et de cible.
Le mimétisme, en pareil cas, pourrait conduire à des résultats désastreux.
D’hier à aujourd’hui, Cellou Dalein Diallo reste et demeure la figure de proue de la classe politique, une personnalité incontournable si l’on veut mener de bonne foi une transition apaisée, inclusive, dans le strict intérêt de la Guinée et des Guinéens.
Occulter ce fait, qui est aussi évident que le nez au milieu du visage, c’est comme essayer de construire un château de cartes dans les mains d’un Parkinsonien .
Tenter d’instaurer un dialogue à son insu et sans ses alliés politiques, c’est faire du surplace et le signe notoire d’un manque de volonté de faire bouger les lignes.
Au lieu de perdre du temps et en faire perdre à tout le monde, dans un orgueil mal placé, les autorités de la transition ont tout intérêt à en tenir compte, si jamais elles sont sincères dans leur volonté exprimée de rassembler les Guinéens, et d’ouvrir un cadre de dialogue devant baliser la voie vers un retour à l’ordre constitutionnel.
N’en déplaise à…
Habib Marouane Camara
Journaliste-éditorialiste lerevelateur224.com