Contre La sansure

Après Mohamed Lamine Bangoura, Mohamed Aly Thiam ?

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Président de la Cour constitutionnelle de l’ex président Alpha Condé, le constitutionnaliste Mohamed Lamine Bangoura a tout donné pour la réussite du coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020 et du hold up électoral, qui a suivi lors de la présidentielle du 18 octobre. Mohamed Aly Thiam, Magistrat, est-il en train d’offrir le même service au CNRD du Colonel Doumbouya ?

Cette question, s’il y a lieu de se la poser, un commentateur estime que « cela ne devrait pas être le cas au vu des commentaires de M. Thiam, qui explique qu’ils ne pourront par faire le travail dans les 24 mois, en soutenant qu’après l’adoption des lois organiques, pour mettre en place les institutions, il faut procéder aux élections, en commençant par les élections locales, pour en venir aux élections législatives, ensuite les élections présidentielles selon nos prévisions. Elles peuvent changer et peuvent ne pas changer. Et entre des élections, il peut y avoir des situations aléatoires que nous ne souhaitons pas mais il faut les prévoir pour que l’on soit sûr au moins que le délai qu’on doit arrêter soit un délai raisonnable, pour faire un retour à l’ordre constitutionnel normal« .

Pour ce commentateur, « avec ce genre de personnes de M. Thiam, même les 39 mois demandés par le CNRD, ils vont soutenir qu’il en faut davantage. Il était membre du CNT de la transition présidée par Général Sékouba Konaté (CNDD) et Jean-Marie Doré (Premier ministre). Alpha Condé a recyclé ce CNT dont la majorité des membres étaient devenus favorables à son système. C’est eux qui l’ont aidé à asseoir sa dictature« .

Magistrat à la retraite et responsable de la Commission des Lois du CNT, choisi par le CNRD, Mohamed Aly Thiam était l’un des invités de ‘Mirador’ de FIM FM, a soutenu que pour rédiger la nouvelle « constitution, nous n’allons pas faire ce qui a été fait par le premier CNT. Il faut que cette fois, à chaque étape de la rédaction de la constitution, nous ayons une discussion avec les acteurs les plus intéressés par la constitution, parce qu’il ne faut plus qu’on nous dise que la constitution a été adoptée par une autre voix que le référendum. Que deuxièmement les rédacteurs de la constitution n’ont pas demandé, n’ont pas reçu et discuté les dispositions de la constitution avec ceux qu’on appelle les forces vives, à commencer par les politiques« .

Pourtant, l’essentiel des acteurs sociopolitiques dont parle M. Thiam, soutiennent qu’il est possible de réaliser toutes les étapes proposées par le MATD en 15 ou 20 maximum, plutôt que les 36 mois validés par le CNT comme durée de la transition. Un délai qui ne passe pas chez les partenaires techniques et financiers du pays.
Au prochain sommet des Chefs d’État de la CEDEAO, dans la capitale ghanéenne, la Guinée risque gros. Elle devra accepter de réduire cette durée de la transition en tenant compte des propositions des forces vives guinéennes, mettre en place un cadre de dialogue permanent et accepter la nomination d’un facilitateur international.

 

Ibrahima Sory BALDÉ

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