Contre La sansure

Au 62ème sommet de la Cedeao, le gouvernement guinéen a pratiquement eu tout ce qu’il voulait.

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En lisant attentivement les 6 points du communiqué final de la 62 ème session de la conférence des chefs d’États et de gouvernement de la Cedeao qui s’est tenu le 4 décembre dernier à Abuja (Nigeria), on peut estimer que le gouvernement guinéen a pratiquement eu tout ce qu’il voulait.

D’abord, au point 34, les chefs d’États et de délégation ont indiqué qu’ils se félicitent « du calendrier consolidé de transition de 24 mois couvrant les dix (10) points prioritaires pour les autorités de transition, conjointement avec les experts de la CEDEAO« . Une entente scellée sans consultation des forces vives, notamment le Trio (ANAD, RPG AEC, FNDC-Politique et leurs alliés). Ces chefs ont insisté, au point 35,
« sur le fait que la mise en œuvre du calendrier de 24 mois commence immédiatement et non à une date ultérieure« .
Ensuite, au point 36, ils ont souligné que : « la Conférence demande instamment aux autorités guinéennes de tenir un dialogue national incluant l’ensemble des acteurs politiques sans exception, et de garantir la sécurité et la liberté de tous les participants« . C’est sans doute pour dire aux autorités guinéennes qu’ils voudraient la participation de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré au Cadre de dialogue, pour que celui-ci soit inclusif.
À cet effet, au point 37, ils ont exprimé « leur soutien au dialogue et se disent disposés à en faciliter la tenue dans leurs pays, si nécessaire » et, sur cette lancée, au point 38, ils ont instruit « la Commission de soutenir le dialogue national inclusif et appelle les partenaires internationaux à soutenir le processus de transition avec les ressources matérielles, financières et techniques nécessaires« .
Au point dernier point, le 39, ils ont indiqué que : « la Conférence instruit le Président de la Commission de veiller au respect des décisions relatives à la Guinée et de proposer au Président de la Conférence la levée progressive des sanctions économiques et financières imposées aux autorités de transition de cet Etat membre« .

La question que se posent certains acteurs et des commentateurs est de « savoir si le Cedeao a décidé d’accompagner le CNRD du Colonel Doumbouya sans conditions ou si elle va surveiller attentivement le déroulé des activités prévues au chronogramme. Est-ce qu’ils vont surveiller attentivement les possibles déraillements du chronogramme ? Quelles garanties ils vont demander au gouvernement guinéen pour la participation effective de Cellou Dalein Diallo et de Sidya au dialogue à Conakry ? Tout le monde sait que Cellou Dalein est la cible visée pour être empêché de participer aux élections parce que son parti et ses alliés sont les favoris de toutes les élections ».

Le gouvernement guinéen gagnerait à suspendre les travaux du Cadre de dialogue et négocier avec le Trio sur les voies et moyens à mettre en marche pour le relancer. Le gouvernement du PM Bernard Goumou, qui a demandé « solennellement une trêve de 24 mois pour un retour à l’ordre constitutionnel et que ce cadre dialogue soit le seul cadre d’échange » va-t-il poser des gestes allant dans ce sens et qui permettront de mettre en veilleuse nombre de dossiers de la CRIEF pour lesquels ils n’ont pas les preuves suffisantes pour mettre en prison, sans jugement, des acteurs politiques.

 

Brehim Ould MAHMOUD (collaboration I. S. BALDÉ)

 

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