Avec son congrès d’avril, l’UFDG va présenter au monde un modèle d’adaptation et de renouveau dans ses instances dirigeantes.
Un secret de Polichinelle. Les adversaires de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) vont devoir faire face à de sérieux défis. Le congrès extraordinaire du parti, prévu les 19 et 20 avril 2025 à Commadanya en banlieue de Conakry, représente un tournant décisif pour cette formation politique et son président, Cellou Dalein Diallo.
Dans le contexte politique actuel de la Guinée, l’UFDG, principal parti d’opposition au régime du général Mamadi Doumbouya, se confronte à des enjeux majeurs, notamment une opposition interne affirmée, soutenue par l’aile du renouveau qui appuie le Porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Cependant, ce climat tumultueux offre également des opportunités notables pour un parti qui a dominé le paysage politique depuis les élections de 2010.
D’un côté, ce congrès est une étape cruciale pour renforcer la structure interne du parti. Avec 50 des 56 fédérations renouvelées, l’UFDG démontre sa capacité d’adaptation et d’actualisation de ses instances locales. Ce renouvellement traduit un désir de dynamisme et de renouvellement qui pourrait séduire les électeurs désireux de voir un leadership fort et unifié. En consolidant ses bases, Cellou Dalein Diallo se positionne non seulement comme un leader dynamique, mais aussi comme un candidat crédible pour les prochaines élections.
Cependant, le congrès se déroule dans un climat de tensions internes exacerbées, notamment avec le CERAG-UFDG, qui soutient l’actuel Porte-parole du gouvernement, le ministre des Transports Ousmane Gaoual Diallo. En effet, cette situation illustre une expression démocratique rare et pourrait servir de modèle pour les autres partis politiques guinéens, où des leaders émergents pourraient se démarquer des «bénis-oui-oui» et faire entendre leur soif de changement.
Enfin, sur le plan stratégique, la tenue de ce congrès peut aussi être interprétée comme une réponse proactive aux manœuvres du régime en place, qui pourrait tenter d’anticiper ou de saper l’influence de l’UFDG. En montrant une forte unité et une détermination renouvelée, Cellou Dalein Diallo dispose d’un outil puissant pour défier l’autorité du gouvernement et revendiquer une transition politique vers une démocratie véritable.
Essentiellement, le congrès extraordinaire de l’UFDG constitue un tournant décisif tant pour le parti que pour Cellou Dalein Diallo, devenu une figure majeure de l’espace politique. Cet événement pourrait renforcer sa position au sein de l’opposition tout en établissant les bases d’une dynamique politique capable d’influencer l’avenir de la Guinée. Cependant, les tensions internes et les contestations en cours pourraient également représenter des risques pour la stabilité et l’unité du mouvement politique, dont les textes sont conçus de manière à ce que le leadership du chef du parti soit équilibré par des contre-pouvoirs, à l’image des partis libéraux des pays occidentaux.
Laye TRAORÉ et Mamadou Alpha BAH