Contre La sansure

« Avec un peu de bonne volonté de la part du CNRD et de ses alliés,… »

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Hier, dans une tribune, Keamou Bogola HABA, qui ne cesse de suggérer au CNRD de dissoudre les conseils communaux et les partis politiques, a parlé d’une « Bipolarisation en perspective entre la Troïka conservatrice et les pro refondation et entre les bourgeois et la classe moyenne« . En évoquant cette situation, n’est-ce pas reconnaître le bien fondé des exigences de cette Troïka, dont la principale est un dialogue sincère entre le CNRD et elle ?

Au sommet extraordinaire de la Cedeao, tenu à Addis-Abeba le 18 février dernier, en marge du 36ème Sommet de l’Union africaine, les chefs d’États et délégations membre de l’organisation avaient pris de décisions claires que les régimes putschistes de Bamako, Conakry et Ouagadougou  sont appelés à respecter. Comme on le sait, chacun de ces gouvernements a convenu de respecter un chronogramme pour conduire une transition de deux années, qui devrait s’achever en mars 2024 au Mali, en juillet 2024 au Burkina Faso et en décembre 2025 pour la Guinée.

Dans le cas particulier de la Guinée, l’Ambassade américaine avait même lancé une horloge pour le décompte de cette transition. Elle l’a certes retirée, mais en précisant : « nous avons supprimé le compte à rebours pour permettre au peuple guinéen de se concentrer sur le travail important que représente l’achèvement des points du calendrier de transition de 24 mois. Les États-Unis resteront des partenaires tout au long de ce processus.  Nous sommes impatients de célébrer la démocratie guinéenne en janvier 2025« .

« Revoir les 10 points à réaliser… »

De son côté, Paul Moussa Diawara, qui cherche les faveurs du CNRD du Colonel Doumbouya estime (2) que la Guinée est dans une phase de « refondation » et non de « transition« , et explique : « si les autorités de Conakry parlent de transition par lapsus, les faits montrent et démontrent qu’on se trouve dans la refondation et qu’à ce niveau, une certaine opinion publique et une partie de la communauté internationale devraient intégrer cette réalité, revoir sa position et sa communication qui sont en décalage avec la vision du colonel-Président Mamadi Doumbouya et du CNRD. Pourtant et à maintes reprises, sans le risque de me tromper, le CNRD a martelé sans cesse que le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée est subordonné à l’exécution des dix points du chronogramme. »

Pour un analyste politique guinée, « ces deux personnages sont proches des milieux du pouvoir de transition. L’un reconnaît que la Troïka constitue un bloc qui fait face au CNRD et ses partisans, mais ne recommande pas un dialogue entre les deux parties. De toutes les façons Keamou Haba veut que l’on s’intéresse à lui et qu’on parle de lui. Il ne représente rien, c’est la presse qui fait qu’il existe. Quand à Paul Moussa, il cherche à régler son dossier à la CRIEF et un poste, y compris diplomatique, selon certaines sources.

« Revoir des dix points du chronogramme.« 

Poursuivant, cet analyste est convaincu de la nécessité de « revoir des dix points du chronogramme, qui ont été adoptés dans l’accord entre la CEDEAO et la Guinée. Mettre le dialogue actuel entre le Gouvernement du CNRD et les Forces vives, sous l’égide des leader religieux, pour rédiger la nouvelle constitution (pourquoi ne pas partir de celle de mai 2010, comme l’a souvent suggéré Keamou B. Haba), mettre à jour le fichier électoral, procéder à un redécoupage de la carte électorale, et organiser des élections communales et régionales. Il est incontestable que cela permettra de mettre en place des conseils communaux et régionaux légitimes. Vous avez souvent suggéré que l’on élise les députés uninominaux en même temps que les conseils communaux. J’appui cela et ceux-ci iront aux côtés du CNT actuel. Bref, il faudrait que l’on organise ces élections de base, qui permettront de légaliser démocratiquement les partis. Tous ceux qui n’auront pas d’élus disparaîtront du paysage« .

Les religieux parviendront-ils à trouver un terrain d’entente entre le pouvoir, qui cherche à rester en place, et les forces vives qui veulent un retour à l’ordre constitutionnel ?

 

Avec un peu de bonne volonté de la part du CNRD et de ses alliés, il est bien possible d’organiser des élections communales et régionales, qui permettront au pouvoir en place (CNRD et ses alliés) ou aux forces vives d’obtenir la légitimité pour conduire le pays. Avec de nombreux chantiers en cours, que le régime d’Alpha Condé avait planifiés, que le gouvernement de transition est en train de réaliser, dans l’opacité, les guinéens auront l’occasion de faire leur choix.

Ibrahima Sory BALDÉ

(1) https://guinafnews.org/bipolarisation-en-perspective-entre-la-troika-conservatrice-et-les-pro-refondation-et-entre-les-bourgeois-et-la-classe-moyenne/

(2) https://guinafnews.org/guinee-refondation-ou-transition-par-p-m-diawara/

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