Burkina: Ib devant le micro, les djihadistes sur le terrain.
Le capitaine Ibrahim Traoré, a fait enlever un chroniqueur , Adama Bayala, qui a eu le malheur de rappeler à l’opinion qu’au moment de prendre le pouvoir, il avait rassuré qu’il n’en voulait pas, ne le garderait pas pour longtemps, car il “empêcherait de bien vivre”. L’officier félin a déclaré qu’il venait avec ses camarades pour retrousser les manches et aller sur le front bouter, en trois mois, hors du Burkina les hordes terroristes qui se pavanent à travers son territoire.
Un capitaine de mission, commis à la corvée nationale, dans un temps bien compté, en somme, s’était-il présenté, d’un air désintéressé, avec un accent patriotique. Avoir rappelé au capitaine Ibrahim Traoré son serment de départ à la face des Burkinabé et du monde, alors qu’il s’en éloigne totalement, a été le crime de lèse-majesté du journaliste enlevé et conduit, manu militari, à une destination inconnue.
Et, pourtant, il n’a dit que la vérité: A présent Ib a annoncé, lui-même, vouloir garder le pouvoir, qu’il ne semble pas prêt de rendre, dans sa fuite en avant permanente, s’agissant, chaque fois d’un retour à l’ordre constitutionnel. N’y a-t-il pas parjurer en cela?
La situation sécuritaire est pire qu’avant son arrivée: une bonne partie du territoire est occupée, une autre, est en proie à des embuscades chaque fois plus meurtrières les unes que les autres. Des populations terrorisées, errantes dans la nature, courent à la recherche d’hypothétiques ‘abris, réputés plus sûrs. L’Armée débordée par les attaques, est éprouvée et massacrée, au quotidien. N’a-t-il pas là aussi trahi la parole donnée?
En clair, le capitaine, schizophrène, se cramponne, mordicus, au pouvoir et fait payer à son pays le prix fort de ses folles dérives. Il n’entend guère le cri de détresse de son peuple, encore moins, ne fait attention à son Armée qui n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme. Seule compte sa boulimie du pouvoir et sa rhétorique révolutionnaire affadie et sporifique. L’homme est coupé de la réalité et ne vit pas avec ses compatriotes, juché sur son petit nuage de rêveries.
Ce vendredi, 9 Août 2024, encore, face à de jeunes Burkinabé, il faisait l’éloge de la dictature en clamant sa préférence pour les États qui sont accusés de la pratiquer, bien sûr, en ne manquant pas comme à son habitude, de s’en prendre au monde occidental, libre et démocratique, sa bête noire. Devant des milliers de jeunes, il a affirmé, sans gêne que “La Corée du Nord est plus développée que certains pays européens”. Si le capitaine, mauvais discoureur, ne se lasse pas de chercher chaque fois des boucs-émissaires à tous ses échecs, il n’est plus audible ni crédible, car il n’y a plus de doutes pour personne qu’il est le seul problème, pour lui-même et les autres. Un point, barre.
Pendant qu’il débitait ses théories d’écolier attardé, le Burkina continuait de brûler. Un convoi de ravitaillement de Diapaga et de la mine de Boungou, appartenant à la société Lilium de l’homme d’affaires et banquier Burkinabé, Simon Tiemtoré, a été violemment attaqué, sur le tronçon Kantchari-Diapaga ( province de la Tapoa, région de l’est du Burkina. Le bilan est encore lourd : 148 Fds tués, l’armée a fui abandonnant derrière elle, chars, camions et armes. Des images et vidéos de l’attaque sanglante l’attestant éloquemment. Tout cela s’est passé, au nez et à la barbe, du capitaine théoricien qui était occupé à plaire et à se faire plaire, pantin des masses.
Il n’a toujours pas compris que ses paroles n’intéressent personne mais qu’on l’attend sur le front, qu’il sera jugé aux actes qui ne viennent toujours pas, au résultat, pour l’instant, rien que du sang et des larmes pour son peuple auquel il continue de promettre liberté, sécurité, souveraineté, prospérité, renaissance, tralala ! Que Dieu sauve le Burkina de Ib, libère les Burkinabés de lui, dans l’urgence, avant le déluge qui se manifeste de mille et une manières.
Amen !