Canada: les libéraux de Mark Carney donnés vainqueurs des législatives

Selon les projections des médias canadiens, le parti libéral de Mark Carney remporte les élections législatives anticipées organisées lundi 28 avril au Canada, sans que l’on sache encore s’il disposera d’une majorité absolue au Parlement. Il devance le parti conservateur de Pierre Poilièvre, qui arrive en deuxième position.
Le Parti libéral de Mark Carney est donné vainqueur des législatives canadiennes organisées lundi 28 avril, selon les projections des médias locaux, après une campagne centré sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays. Les résultats du vote, encore préliminaires, ne devraient pas permettre au Premier ministre d’obtenir une majorité absolue au Parlement.
Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau. Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne.
À Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale, l’annonce de ces premiers résultats a provoqué une salve d’applaudissements et des cris enthousiastes. « Je suis fou de joie et il est encore tôt, mais je suis confiant que nous allons réussir à avoir une majorité », a déclaré à l’AFP David Lametti, ancien ministre de la Justice.
À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et souverain du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés. Cet ancien gouverneur de la Banque du Canada et de Grande-Bretagne n’a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada. « Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays », a-t-il prévenu.
« Le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Trump ? », a-t-il expliqué pendant la campagne. Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place, mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.
En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, neuvième puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux. Pierre Poilievre aura jusqu’au bout souffert de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat, selon les analystes. Pierre Poilievre n’aura jamais réussi à ôter l’étiquette de « mini-Trump » que lui ont collé ses adversaires.
Je suis triste. J’ai l’impression que le Canada dans lequel j’ai grandi, n’existe plus. J’ai l’impression que cet homme ne comprend pas le Canada. Il n’y vit plus depuis 30-35 ans. Je ne veux pas connaitre le même sort que l’Europe et l’Allemagne, où des gens et des journalistes sont arrêtés pour avoir dit la vérité. Je ne veux pas vivre dans ce genre de monde. Je suis dévastée et j’ai peur pour mes enfants.