Charles Wright ordonne des poursuites contre le président de la Centif
Moins d’une semaine après l’imposition par le gouvernement américain de sanctions contre l’ex président Alpha Condé pour « violations graves des droits humains », le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme du gouvernement de transition guinéen relance le dossier dans lequel il demandait, début novembre dernier, aux Procureurs Généraux près les Cours d’Appel de Conakry et de Kankan d’ouvrir des enquêtes sans délai sur des faits présumés de corruption, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics et complicité contre l’ex président Alpha Condé et 187 de ses anciens collaborateurs.
Charles Wright indiquait à cet effet : « il est impératif d’ouvrir des enquêtes judiciaires pour élucider l’origine des fonds de ces différents comptes sans que cela ne porte préjudice au dégel lorsqu’il sera établi de manière contradictoire que ces comptes sont exempts de toutes présomptions d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics au détriment du peuple de Guinée qui subit des conséquences néfastes de pauvreté, de chômage notamment »
Aujourd’hui, lundi 12 décembre 2022, dans un communiqué, il informe : « Il a été porté à la connaissance du Garde des Sceaux, que Monsieur Mamadi Sanfina DIAKITE, en sa qualité de Président de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a été saisi dans un premier temps par le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum aux fins de traitement des données bancaires des personnes poursuivies pour des faits présumés de corruption d’agents publics et détournement de deniers publics ».
Soulignant que « pour des raisons de suspicion de partialité dans la conduite des enquêtes, il a été bon droit dessaisi au profit d’un pôle d’enquêteurs évoluant au niveau de la Direction centrale de la police judiciaire », le Ministre Charles Wright informe : « au lieu de donner suite favorable au courrier du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum, il s’est insidieusement abrité derrière un courrier réponse voilant son refus catégorique à mettre les données incriminées à la disposition des enquêteurs. Or, son service a été à la base de l’établissement de la liste des 187 personnes poursuivies pour des faits présumés notamment d’enrichissement illicite corruption dont les comptes sont gelés pour des fins d’enquête judiciaire ».