Contre La sansure

Clan Ouattara – D’Abidjan à Conakry : L’empire invisible d’une famille au cœur des scandales économiques

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Sous le vernis d’un miracle économique ivoirien, se déploie une réalité bien moins reluisante : celle d’un empire familial qui, depuis plus d’une décennie, confond allègrement affaires d’État et intérêts privés.

En Côte d’Ivoire, le clan Ouattara a méthodiquement tissé une toile d’influence dans les secteurs les plus stratégiques – du cacao à l’énergie, de l’immobilier aux infrastructures –, avec des ramifications désormais actives jusqu’en Guinée. Enquête sur un système opaque qui prend l’allure d’une prédation régionale organisée.

Une famille au cœur du pouvoir

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011, des membres de son entourage familial occupent les postes les plus influents de l’appareil d’État et de l’économie nationale. Ibrahim Ouattara, frère du chef de l’État, a dirigé les finances de la présidence. Ahmadou Touré, neveu, préside Puma Energy Côte d’Ivoire, bénéficiaire de la cession controversée des stations-service de Petroci, actée par décret présidentiel.

Mamadi & Alhassane

 

Loïc Folloroux, fils de la Première Dame Dominique Ouattara, règne sur Africa Sourcing, acteur dominant du négoce de cacao. Quant à Dominique Ouattara elle-même, ancienne PDG d’AICI International, elle continue de peser silencieusement sur les grandes orientations économiques.

Attributions de marchés sans appel d’offres, réseaux opaques et conflits d’intérêts

Les marchés publics deviennent un terrain de chasse privé. Porteo BTP, proche du clan, décroche à la chaîne des contrats de construction, souvent sans appel d’offres. La SOTRA, dirigée par Lanciné Camara, oncle maternel du président, illustre cette logique d’appropriation des biens publics par des proches du pouvoir. Même schéma à l’ANAGED, confiée à Sarrahn Teinin Ouattara, membre de la famille élargie.

Des avantages fiscaux, des exonérations douanières, et des orientations budgétaires orientées nourrissent un écosystème entièrement verrouillé.

La justice française lève le voile

À Paris, la justice enquête désormais sur des faits de corruption d’agents publics étrangers et de blanchiment, visant des entreprises et intermédiaires liés au pouvoir ivoirien. L’affaire AICI International, enchevêtrée dans le dossier des biens mal acquis du clan Bongo, jette une lumière crue sur le rôle de Dominique Ouattara dans des circuits financiers douteux.

Amara & Alhassane

L’expansion vers la Guinée : un pillage programmé

Mais le plus inquiétant se joue désormais hors des frontières ivoiriennes. En Guinée, où les institutions sont fragilisées depuis le coup d’État, le clan Ouattara trouve un terrain propice à sa stratégie d’expansion.

La visite officielle du président de la transition guinéenne à Abidjan n’était pas qu’un protocole diplomatique : c’était un acte d’allégeance économique. Face au refus de soutien du président Kagame, Ouattara s’est engagé à financer discrètement les campagnes, les réseaux et les fidélités autour du putschiste Doumbouya.

Plusieurs entreprises liées au clan ivoirien s’apprêtent à coloniser le contenu local du code minier guinéen.

• Africa Sourcing, de Loïc Folloroux, se positionne dans le négoce minier.

• Puma Energy CI, d’Ahmadou Touré, lorgne sur les marchés pétroliers.

• SOTRA ambitionne de s’implanter à travers un mégaprojet ferroviaire.

• BGFIBank CI, dirigée par Ibrahim Moriba Keita, participe activement au schéma d’endettement de la Guinée.

• AICI International, bras financier discret du clan, tisse une alliance étroite avec Lauriane Doumbouya, Première Dame guinéenne, dans la gestion de fortunes dissimulées.

Délégation avec Alhassane Ouattara

 

Le tout orchestré par Papa Fofana, bras droit économique du pouvoir guinéen, principal vecteur de la fuite de capitaux et de blanchiment vers Abidjan.

Un système mafieux sous couverture philanthropique

Ce réseau fonctionne sous la façade de la coopération Sud-Sud, mais les faits sont limpides : il s’agit d’une stratégie de mise sous tutelle économique de la Guinée, orchestrée par une élite ivoirienne en quête de nouveaux territoires à exploiter. À la manœuvre, Dominique Ouattara, experte du blanchiment sous couverture humanitaire, en véritable marraine occulte du système.

Des artistes comme Magic Système, identifiés dans les circuits de propagande présidentielle, reçoivent des avantages matériels en échange de leur allégeance médiatique. Le reste de la société civile est soit neutralisé, soit asphyxié.

Le spectre d’une recolonisation économique

La Guinée risque aujourd’hui de perdre son indépendance économique, absorbée dans un schéma de vassalisation où chaque ressource devient une marchandise aux mains de puissances extérieures. Après la Côte d’Ivoire, voici venue l’heure guinéenne du clan Ouattara. Et demain ?

« Quand l’État devient une entreprise familiale, le peuple devient main-d’œuvre gratuite. »

Témoignage d’un ancien haut fonctionnaire ivoirien.

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