Ce matin, la presqu’île de Kaloum, commune abritant les principaux services de l’État guinéen (Présidence, ministères, CNT…) est secouée par une manifestation contre les pratiques du gouvernement. Et quand cette commune est en ébullition, cela a un impact dans tout le reste du grand Conakry.
Victimes de l’explosion du dépôt des hydrocarbures le 18 décembre dernier, les populations environnantes lourdement impactées sont descendues dans les rues, notamment au niveau de Coronthie pour bloquer les entrées.
Vivant depuis cet évènement dans des conditions difficiles, ces populations revendiquent leur part des importantes aides qui ont été offertes aux sinistrées, mais gérées par les autorités de la transition.
Au micro de mediaguinee (1), une manifestante en colère indique : « « nous avons été victime de l’incendie du dépôt des hydrocarbures et depuis là, on nous promis de beaucoup de choses que nous n’obtenons pas. Plusieurs fois et devant nous, des denrées alimentaires ont été partagées au nom de nous victimes de cet incendie. Malheureusement aucun centime ne nous a été donné. On est obligé depuis là d’aller nous acheter tout au marché. Et depuis avant-hier, les prix des denrées a augmenté. On ne peut plus continuer dans cette situation. Trop c’est trop.»
Une manifestante interrogée par mosaiqueguinee.com (2) explique : « Nos maisons ne sont pas réparées, nous n’avons pas reçu les sacs de riz et les nourritures annoncées comme don pour nous les personnes victimes de cet incendie. Nous n’avons rien vu, on ne nous dit rien, nous exigeons qu’on répare nos maisons et qu’on nous donne les denrées offertes.»
Pour sa part, un citoyen interrogé par visionguinee.info (3) se désole : « nous n’arrivons pas à rentrer. Tout est bloqué au niveau de Tombo. Apparemment, des femmes sont dans la rue pour protester contre l’augmentation du prix du riz et la gestion des dons alloués aux sinistrés de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures. Nous sommes peinés. Depuis plus d’une heure, nous sommes bloqués. On cherche à garer nos motos pour rentrer à pieds à Kaloum’’,
Les manifestants disent aux autorités « on veut l’internet, libérez l’internet, ça ne doit pas continuer, on est fatigué. »
Pour un commentateur, « au cours de cette manifestation spontanée, en tout cas elle ne semble pas avoir été appelée par les forces vives, on n’a pas pour le moment entendu des coups de feu, encore moins de morts. Or, dès qu’une manifestation est appelée le long de l’axe, située à des dizaines de kilomètres du centre administratifs, mais majoritairement habitée par les partisans des forces vives, la veille déjà les tueries commencent. Le gouvernement doit savoir qu’à Kaloum comme dans les différents quartiers de Ratoma, dans le grand Conakry, ce sont des guinéens qui y vivent. Les forces militaires et policières doivent avoir un comportement républicain là-bas aussi. »
Khady THIAM
(1) https://mediaguinee.com/kaloum-des-acces-toujours-bloques-des-affrontements-signales/