Tout est à faire ou à refaire en Guinée en termes d’infrastructures. Si l’ex président Alpha Condé avait fait de la réalisation de celles-ci une priorité, au lieu de se focaliser sur la sauvegarde de son pouvoir, il aurait mis la Guinée en bonne position pour qu’elle soit du nombre des pays en émergence.
Air Guinée est une des nombreuses sociétés d’État que le Fonds monétaire international (FMI) avait demandé au gouvernement du Comité militaire de redressement national (CMRN) du Général Lansana Conté, juste après sa prise du pouvoir le 3 avril 1984, de privatiser. Mise sur pied sans aucun plan d’affaires, comme toutes les autres entreprises d’État créées sous le régime dictatorial de Sékou Touré, la compagnie aérienne n’a jamais été rentable, comme de nombreuses autres compagnies aériennes, nationales, multinationales (cas d’Air Afrique).
Aujourd’hui, après avoir échoué à organiser la Coupe d’Afrique 2025 (par la faute du régime d’Alpha Condé) le CNRD du colonel Mamadi Doumbouya s’est fixé un autre objectif : celui de relancer les activités des principales aérogares nationales, notamment celles de Boké, Kankan, Labé, Faranah et N’Zérékoré. Selon le premier ministre Bernard Goumou, la construction des aérodromes régionaux coutera à l’Etat guinéen 59 920 000 dollars pour une durée d’exécution de 12 mois.
« Où ils vont trouver cet argent si… »
Pour un commentateur, « il faut se demander si construire et/ou reconstruire des aérogares est-ce une priorité ? Si oui, où ils vont trouver cet argent si l’on sait que le FMI ne sera pas convaincu. Tout le monde qui peut financer écoute les recommandations du FMI. Le gouvernement n’a pas les moyens de forcer. Tous les pays suivent ce que le FMI dit. On dit que ce PM est économiste ou quelque chose du domaine économique. Il devrait le comprendre et voir plutôt comment finaliser les projets commencés par le régime d’Alpha Condé avec les financements qu’ils ont trouvés chez les Chinois notamment. Cela ne sera possible qu’avec la réalisation du chronogramme de la transition de 24 mois, dont au moins 3 sont déjà écoulés. »
Un autre commentateur se demande : « pourquoi rénover des aérogares, car nous n’avons même pas d’avions pour faire les voyages permettant de les rentabiliser ? Ils ont acquis combien d’avions et qu’est-ce ceux-ci ont rapporté à la Guinée ? Pourquoi c’est des avions République de Guinée et non Air Guinée ? Combien sont-ils ces avions ? Je crois qu’ils feraient mieux de dire à Cellou Dalein Diallo de nous donner deux Boeings ou airbus d’occasion pour relancer air Guinée dans les zones de concentration des Guinéens. Il a les contacts pour ça. Ses millions de sympathisants vont contribuer au financement de départ. Un gouvernement de transition n’est pas un gouvernement de développement… qu’est-ce qu’ils ont pu faire comme étape du chronogramme… »