Après l’échec du Congrès électif du 25 et 26 novembre dernier, la Commission Électorale de la Fédération Guinéenne de Football (Féguifoot) vient de publier un nouveau calendrier des élections devant aboutir à la mise en place d’un Comité exécutif, sur fonds de crise.
Née de l’invalidation de la candidature de Mathurin Bangoura et de la liste qu’il conduit, par la Commission électorale de recours, cette nouvelle crise risque de coûter cher à la Guinée.
Alors que la CAN démarre dans 5 semaines, en Côte d’Ivoire, la Guinée risque gros, car à date, tous les scénarios sont possibles.
Qui pour sauver le football guinéen ?
Cette question préoccupe aujourd’hui les fans du cuir rond d’autant plus que le fossé s’agrandit entre les différents protagonistes et la crise est plus profonde qu’on ne peut l’imaginer.
Le G47, la liste conduite par Mathurin Bangoura, qui avait boycotté l’élection du 25 et 26 novembre dernier, récuse déjà la commission électorale de recours, qui avait invalidé sa candidature.
Toute démarche visant à réintroduire la candidature de Mathurin Bangoura dans la course, risque de créer de contestation et l’invalidation des résultats.
Mardi, le Premier ministre a rencontré les quatre candidats afin de tenter de trouver un compromis devant permettre d’aller à un nouveau congrès électif. Mais après les échanges, les lignes n’ont pas bougé, car, chaque camp campe sur sa position.
« Le premier ministre a pris la mesure de la situation. Il nous a encore programmé ce mercredi. On lui a fait savoir les risques que court la Guinée. Il va demander un avis juridique de son cabinet. Mercredi, on viendra avec des propositions. Certains ont parlé, d’autres disent être derrière la décision de l’Etat. Mais, on a dit au PM de consulter son service juridique car on a une menace de sanction sur nos têtes si on réintègre le candidat déjà disqualifié par la commission électorale de recours. Le Premier ministre a désigné Antonio Souaré comme médiateur, mais déjà, ce sera un échec car un candidat a carrément dit que le médiateur ne réussira pas » explique une source à la Primature citée par Guineefoot.
Qui de Mathurin ou de la Commission électorale de recours aura le dernier mot ?
A un mois de la date butoir pour la mise en place d’un Comité exécutif élu de la Féguifoot, c’est-à-dire, d’ici le 7 janvier 2024, la Guinée court un gros risque de sanctions.
Alors qu’une nouvelle rencontre est annoncée ce mercredi à la primature, Bernard Gomou, menace de prendre des mesures, si jamais les acteurs du football ne trouvent pas un compromis.
Or, selon la FIFA, l’immixtion du gouvernement dans le fonctionnement du football peut conduire à des sanctions sévères telles que prévues dans ses statuts.
« Chaque association membre de la Fifa, se doit de jouir d’une indépendance et d’une autonomie qui la préserve de toute ingérence indue de la part de tiers, qu’elle soit étatique ou autre. Les associations membres de la Fifa sont en effet statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers », prévient l’instance dirigeante du football mondial.
En attendant cette date butoir, les guinéens retiennent leur souffle.