Dialogue inter-guinéen : Mgr Vincent Coulibaly prend position en faveur du CNRD et invite les absents « à venir autour de la table… »
Dans son homélie, en présence du Président de la transition, Mgr Vincent Coulibaly a remercié le CNRD, le gouvernement, les facilitatrices « pour le bon déroulement du dialogue inter-guinéen qui a débouché sur un consensus et l’adhésion des parties prenantes au processus« , et invité « humblement aujourd’hui encore toutes les forces vives de la nation à venir autour de la table de dialogue, en vue de réconcilier les fils et les filles de Guinée« . Vu l’absence des principales forces politiques et sociales aux travaux du Cadre de dialogue, le Chef de l’Église catholique de Guinée n’aurait-il pas été mieux fait, en sollicitant du Colonel Doumbouya, sa bienveillance pour retarder l’adoption des conclusions ?
Mais Mgr Coulibaly, à l’image d’un dirigeant de mouvement de soutien du CNRD a plutôt indiqué qu’il saisit « cette occasion de la célébration de la fête de Noël pour m’adresser encore ce matin mes vifs remerciements au CNRD et à son président, au gouvernement, aux braves et persévérantes facilitatrices du dialogue et aux acteurs sociopolitiques pour le bon déroulement du dialogue inter-guinéen qui a débouché sur un consensus et l’adhésion des parties prenantes au processus« .
Pour lui, « les résolutions et les recommandations issues de ces journées de concertation et de débats » sont favorables pour un retour à l’ordre constitutionnel, à la réconciliation. Il insiste : « il est important de réitérer que le dialogue entre les acteurs sociopolitiques constitue un moyen essentiel pour parvenir à un consensus sur des problématiques stratégiques ayant trait au développement et à la démocratie dans notre pays. Je souhaite vivement la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen pour favoriser l’instauration de la confiance, de la consolidation de la paix, de l’unité nationale et de la cohésion sociale pour la parfaite réussite de la transition en Guinée« .
Poursuivant, il a souligné que c’est « dans le dialogue avec les autres qu’il est possible de se connaître, se comprendre, de travailler ensemble pour le bien de la famille, pour le bien du village, pour le bien de la ville, pour le bien du pays. Dialoguer, c’est faire confiance à l’autre pour qu’il apporte sa quote-part à l’édification de la famille, de la ville, du pays. C’est pourquoi encore ce matin, nous félicitons le CNRD et son président. Nous félicitons le gouvernement pour la mise en place d’un cadre de dialogue structuré et inclusif pour que les acteurs socio-politiques aient la possibilité de se faire entendre sur des thématiques d’intérêt national. Je félicite également le CNRD et son président, ainsi que le gouvernement, pour la signature de l’accord du chronogramme consolidé de la transition ; chronogramme qui a été approuvé par la CEDEAO« .
« … n’acceptons pas la montée de l’intolérance politique… »
Ensuite, il a invité « humblement aujourd’hui encore toutes les forces vives de la nation à venir autour de la table de dialogue, en vue de réconcilier les fils et les filles de Guinée. Aussi, j’encourage la mobilisation et l’engagement de tous les partis politiques dans ce processus de dialogue inter-guinéen pour garantir le résultat final et crédible, et trouver des solutions idoines aux crises récurrentes qui secouent notre pays« , en appelant ses compatriotes, « par amour pour notre pays, n’acceptons pas la montée de l’intolérance politique et la prédominance des ambitions personnelles sur les intérêts supérieurs de la Guinée, mais agissons ensemble pour l’avènement d’un climat politique apaisé (…) Je demande très humblement et très respectueusement au gouvernement de redynamiser sa volonté d’améliorer les conditions de vie des Guinéens, en prenant des mesures appropriées pour soulager les familles« .
Pour un commentateur, « Mgr Vincent Coulibaly dit une chose et son contraire. Comment peut-il dire que le Cadre de dialogue est inclusif et en même temps inviter les absents à venir autour de la table ? Comment peut-il souhaiter, et je le cite, ‘vivement la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen pour favoriser l’instauration de la confiance, de la consolidation de la paix, de l’unité nationale et de la cohésion sociale pour la parfaite réussite de la transition en Guinée’, quand les forces politiques et sociales qui mobilisent la quasi totalité des guinéens n’ont pas été associées ?’, fin de citation. Les facilitatrices se sont précipitées pour organiser ce dialogue alors que le terrain ne s’y prêtait pas. Et d’ailleurs, lui le dialogue ou les concertations qu’il a co-dirigées avec l’Imam Mamadou Saliou sont où ? Aux religieux les Mosquées et Églises, aux sportifs les terrains, aux Médecins et autres personnels de la santé les hôpitaux, aux politiques et acteurs de la société civile les affaires sociopolitiques…« .
Les conclusions du Cadre de dialogue sont en train de faire l’unanimité contre elles.