Enlèvement de Foniké Mangué et Billo Bah: Me Traoré analyse le communiqué du P.G de Conakry
Sur sa page Facebook, Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier de Guinée, membre de l’actuel conseil national de transition (CNT), a analysé le communiqué du procureur général de Conakry, M. Fallou Doumbouya.
Dans son post, Me Mohamed Traoré écrit :
« Que c’est triste !
Ce communiqué du procureur général près la Cour d’appel de Conakry confirme au moins une chose : il y a bel et bien des enlèvements. C’est le magistrat lui-même qui emploie le terme « enlèvement ». Mais l’annonce d’une enquête pour rechercher les personnes enlevées, identifier et interpeller les auteurs de ces enlèvements crée plus d’inquiétudes encore et fait froid dans le dos.
En ce qui concerne Sylla Foniké Menguè Oumar et Billo Hadjass, les témoins de l’enlèvement, pour reprendre le terme du procureur général, ont identifié des individus à travers un certain nombre d’éléments concrets.
L’enquête devrait commencer par-là s’il y avait vraiment du sérieux dans ce communiqué.
Mais ces enlèvements finiront par devenir la norme. Très malheureusement.
Pauvre de nous.
Le communiqué du procureur général près la Cour d’appel de Conakry signifie aussi que désormais que si un citoyen est enlevé, il ne faudrait pas compter sur la justice pour le retrouver.
La justice n’est au courant de rien ; elle ne sait rien ; elle est informée de la même manière que n’importe qui. »
Pour un commentateur, « M. Fallou Doumbouya a fait une sortie maladroite. D’abord, il n’aurait pas dû attendre tout ce temps pour le faire, ne serait-ce que pour répondre aux avocats. Depuis plus d’une semaine ces enlèvements sont commentés. Les familles de Foniké et Billo sont à leur recherche. Le Barreau est en grève et le mouvement syndical pourrait suivre. Et le contenu de ce communiqué laisse penser à des choses graves… Depuis qu’ils ont tué général Sadiba, ils semblent être déterminés à en finir avec tout opposant au système, mais le peuple peut se soulever comme en 2006 et 2007. Sékou Touré n’avait pas cherché à s’opposer à la marche des femmes en août 1977, Doumbouya devrait réfléchir. »