Et si les armées africaines constituaient les véritables obstacles au développement du continent ?
Entre 1950 et 2022, il y a eu 489 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat dans le monde et 217, soit 44.3%, ont eu lieu sur le continent africain.
La situation au Niger s’inscrit dans le cadre du retour de l’instabilité des institutions dans les pays de la région du Sahel.
Ce coup d’état injustifié et insensé pose clairement le débat du rôle de nos armées dans l’ancrage des valeurs démocratiques, dans la construction de l’Etat de droit et le respect de la souveraineté du peuple lorsqu’exprimée dans les urnes.
En effet, depuis les années 60, si on examine la longévité des militaires africains au pouvoir, on se rend compte aisément qu’ils en ont passé davantage de temps dans les palais présidentiels que sur le terrain de la sécurité des populations et la protection de l’intégrité du territoire national.
Et pour quel résultat ? Rien que de la désolation, du désenchantement, de l’amateurisme, de la répression de toute voix dissonante. En plus de leur manque cruel de vision et de leadership , leur gouvernance est caractérisée par la corruption, la gabegie, l’enrichissement illicite et les assassinats de civils hostiles à leur gestion autoritaire ainsi que le harcèlement judiciaire des acteurs politiques et de la société civile.
Dans ce contexte délétère, il faut aussi noter que les armées de l’Afrique de l’Ouest battent le record des armées les moins républicaines à l’exception notable de certains pays. Elles sont actives partout sauf sur le front de La défense et de la sécurité des territoires dont elles ont pourtant l’obligation de protéger.
Elles sont particulièrement redoutables d’efficacité dans la prise des palais présidentiels en retenant otages des présidents démocratiquement élus mais sont d’une faiblesse sans commune mesure quand il s’agit de déloger des terroristes de leur territoire.
Elles sont promptes à ouvrir le feu sur les pauvres citoyens désarmés, à les tuer, les massacrer pour protéger le pouvoir d’un despote en manque de repère qu’elles protègent dans des aventures anticonstitutionnelles lourdes de conséquences.
Elles sont complices des putschs constitutionnels et sont auteures des putschs militaires dès que le despote veut les écarter du système.
Tout leur programme est contenu dans un communiqué de prise du pouvoir.
Dans ces communiqués, très souvent, elles se dédouanent des crimes commis contre le peuple en faisant porter le chapeau au despote qu’elles protégeaient alors qu’elles mêmes étaient les figures de proue de la répression.
A quoi servent donc nos armées ? La question mérite vraiment d’être posée.
Ailleurs, les militaires contribuent pourtant efficacement au développement de leur pays.
Dans les armées de ces pays, on y trouve des ingénieurs de toutes catégories, des chercheurs, des scientifiques, des juristes, bref des gens dotés de capacités de réflexion et d’analyse capables de distinguer ce qui est bon ou mauvais pour leur pays.
Par contre, dans nos pays, c’est tout le contraire. Nos armées sont complices des dictateurs civils et s’entourent d’intellectuels civils de basse moralité quand elles sont au pouvoir afin de s’y maintenir le plus longtemps possible.
Très souvent, nos bidasses, pour justifier leur forfaiture, pointent du doigt les occidentaux et les politiciens qu’ils accusent à tort d’être responsables de leur résultat catastrophique.
Non messieurs, vous êtes la cause du mal Africain, vous êtes le frein au développement de notre riche continent.
La nouvelle génération africaine en général et celle de l’Afrique de l’Ouest en particulier, doit enfin se réveiller et poser le bon diagnostic sur le rôle de nos armées dans le développement de nos pays, faute de quoi le remède sera toujours inefficace et le sur place certain.
En ce 21e siècle, il devient de plus en plus important, voire impératif, de réfléchir à une refonte complète des armées républicaines en se focalisant beaucoup plus sur les forces de sécurité (gendarmerie et police) en raison surtout de l’intérêt que revêt une telle démarche pour l’intégrité physique et morale des citoyens et la sécurité intérieure des pays.