Contre La sansure

Face à Charles Wright, le Bâtonnier Souaré évoque les articles 8 et 19 de la charte de la transition

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À la cérémonie de présentation de voeux du monde judiciaire, le Bâtonnier de Guinée, Me Mamadou Diop Souaré a indiqué au Ministre la Justice et Droits de l’Homme : « le barreau en sa qualité de premier activiste en la matière et porte-voix des sans voix voudrais attirer respectueusement votre attention, l’occasion étant solennelle sur le respect du droit à l’information de nos concitoyens. De la liberté de la presse et de la liberté d’opinion. Ce en application des articles 8 et 19 de la charte de la transition ».
Précisant que « toute privation des citoyens de ses droits, de s’exprimer librement et de participer aux débats publics, est une violation des dispositions de la Charte de la transition qui est notre loi fondamentale », il a ajouté que « le barreau de Guinée espère et souhaite vivement que l’année 2024 soit enfin l’année de l’avocat en termes de soutien pour la construction de sa maison et de son école qui constituent pour nous et pour tout le pays un impératif pour la qualification de l’exercice de notre profession. »

Toujours sur la défensive, le ministre Charles Wright a répliqué en ces termes : « j’ai dit au patron des médias, nous avons une réunion depuis que j’étais Procureur Général que je ne veux plus voir un journaliste placé en garde à vue mais j’ai dit arrêtez de faire l’abus quand vous êtes devant les micros (…). Moi je le dis encore et je le répète, l’Etat est en droit de restreindre lorsque l’exercice des libertés porte atteinte à la paix, à la quiétude. Il fallait quand même y remédier, mettre un point sur les i. Mais il faut que ça soit l’Etat et que ces médias là nous nous retrouvions et nous parlions, que chacun puisse connaître la limite, ça nous permettra d’avancer. »

Alphonse Charles Wright, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme du gouvernement de transition.

Poursuivant, il a expliqué que : « lorsque vous regardez aujourd’hui sur Facebook, la Guinée est le seul pays aujourd’hui où dans l’espace cybercriminel, la répression est très compliquée, très très compliquée. Les gens utilisent des pseudonymes, ils sont à l’étranger mais cependant le public cible qui reçoit tout ça c’est le peuple de Guinée. D’autres sont assis là-bas de l’autre côté. Deux exemples. L’attaque du 4 novembre (qui a visé la maison centrale nldr), j’étais là dans mon lit de malade où un média s’est permis de dire dès qu’on quitte la maison centrale la direction c’est Mohammed V. Monsieur le Bâtonnier c’est cela l’exercice de la liberté d’expression ? Cela crée la psychose dans la tête du citoyen lambda de Boké, à Faranah, partout, pour dire que le pays va tanguer ».

Les Benito, Damaro…

Pour un commentateur, « Charles Wright parle des blogueurs guinéens établis ailleurs, comme les Benito, Damaro, aux USA, King AGI au Sénégal… sur lesquels ils n’ont aucun contrôle. Ce sont les gens comme lui, Dansa Kourouma, Mohamed Ali Thiam du CNT qui font que cette transition guinéenne ne marche pas correctement. Ils savent qu’au terme de cette période de transition il leur sera difficile de s’intégrer dans les cercles du pouvoir démocratiquement élu. Ils font tout pour favoriser l’élection de l’un des leurs, mais cela sera  impossible vu leur bilan catastrophique en matière de crimes économiques et de sang… C’est la raison pour laquelle le ministre Mory Condé est en train de faire passer cette idée de mettre en place des délégations spéciales. Et tous les partis remorqués veulent accompagner le régime de transition. Il ne faut pas appeler les manifestations, mais avoir une bonne stratégie… »

Pour un autre analyste, « en tenant compte du discours du Colonel Doumbouya, il faudrait que les forces vives, particulièrement l’UFDG, l’UF, le RPG et leurs alliés conviennent d’un programme de sortie de crise, dans lequel ils vont proposer à la Cedeao et au reste de la communauté internationale, la mise en place d’institutions inclusives de transition. Ce, parce que celles en place ne sont pas légitimes et perdront leur légalité en décembre prochain vu qu’elles n’ont rien fait pour respecter le chronogramme de transition de 24 mois… »

Mamadou Alpha BAH                                                                                  collaboration B. O. MAHMOUD

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