Contre La sansure

Face au décret controversé, Makalé fait un aveu d’impuissance : « On demande trop aux facilitatrices,…. » (*)

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Le décret du CNRD annonçant la nomination des Chefs de quartiers suscite des vives réactions au sein de la classe politique qui exige son annulation pure et simple.

Une situation embarrassante pour les facilitatrices du dialogue politique inter guinéens.

Interpellées par les acteurs politiques afin de plaider en faveur de son annulation, les facilitatrices semblent avoir une patate chaude entre leurs mains.

Invitée dans l’émission Mirador chez nos confrères de FIM FM, Dr Makalé Traoré a voulu apporter des précisions sur le rôle des facilitatrices : « Depuis la publication de ce décret, nous avons constaté dans les médias, un débat qui envoie aux préoccupations, aux inquiétudes des acteurs sociaux et politiques. Et évidemment, le cadre de dialogue, c’est de féliciter le dialogue entre les autorités et les parties prenantes au dialogue. Lorsque nous avons fait ce constat, nous avons pris l’initiative de les écouter et d’agresser les différentes propositions et de les remonter aux autorités pour voir ce qui peut être fait et ainsi apaiser les inquiétudes. Le sens de notre démarche est de permettre aux parties prenantes, au lieu de s’exprimer dans les médias qui n’arrivent pas forcément aux autorités, est de les amener dans un échange qui va permettre de continuer tout ceci dans une espèce de mémorandum de façon rapide et le remonter aux autorités. Nous avons donc écrit aux 37 entités qui prennent part au cadre de dialogue pour les rencontrer, les écouter et faire ce travail-là. Ces rencontres commencent aujourd’hui. Le sens, c’est vraiment d’essayer de porter les préoccupations et voir les propositions et contributions puisqu’il y a une porte qui retenu ouverte. Cette porte, c’est celle de l’arrêté qui va organiser tout le mécanisme. Avant que cet arrêté ne soit pris, on s’est dit qu’il est important de porter ces préoccupations pour qu’elles soient prises en compte dans l’écriture de cet arrêté ».

Plus loin, la Facilitatrice voit une demande de trop de la part des acteurs politiques d’aller jusqu’à demander de revenir sur le décret : « On demande trop aux facilitatrices, on va jusqu’à leur demander de dire au président de revenir sur son décret. (…). Notre rôle est de faire en sorte de rapprocher les positions, de faire en sorte que ce qui n’est pas, dans la mesure du possible le soit. On ne peut pas se substituer aux parties prenantes »

Finalement cette rencontre qui était annoncée avec les acteurs politiques n’a pu avoir lieu. Et pour cause, leur démarche ne convient pas les acteurs politiques :

Bah Oury, président de l’UDRG.

Bah Oury donne les raisons de leur refus de participer à une telle rencontre : « Nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont les facilitatrices veulent que l’on discute de ce sujet, parce qu’elles ont envoyé des lettres individuelles à chacune des coalitions, pour demander à des dates différentes et selon des calendriers bien établis, que chaque coalition vienne apporter sa compréhension et ses propositions concernant la nomination des chefs de quartier et des présidents de districts.

Dans le cadre de notre regroupement qui s’appelle la conférence des coalitions politiques et faîtières qui est composé de 18 membres du cadre de dialogue inter guinéen, nous avons estimé que l’approche n’est pas la bonne. Nous avons suggéré aux facilitatrices de convoquer la plénière des trente sept coalitions qui ont paraphé le document des trente cinq résolutions qui a été remis au président de la transition pour qu’il y ait une plénière afin d’examiner ce sujet qui est extrêmement important dans le cadre de l’organisation de notre territoire et de la responsabilisation de nos citoyens ».

Par ailleurs, le politique met en garde que si les propositions des membres du cadre de dialogue ne sont pas prises en compte, les coalitions politiques ne participeront pas à la rencontre initiée par les facilitatrices du 22 au 26 août 2023. « Il va de soi que nous autres nous ne répondrons pas à cette invitation », a expliqué le Président de l’UDRG.

Pour Bah Oury, « Ce n’est pas le rôle des facilitatrices d’intercéder entre les coalitions politiques individuellement et le gouvernement. Si on a quelque chose à dire au gouvernement, que le gouvernement nous rencontre, c’est tout. Si elles veulent jouer un rôle, elles n’ont qu’à organiser une plénière où toutes les coalitions seront présentes, ce sera le cadre du dialogue inter-guinéen où même les représentants du CNRD et du gouvernement seront présents pour discuter des questions essentielles. C’est ce qu’elles n’ont pas voulu. Maintenant elles veulent tourner autour du pot. On ne sera pas d’accord », a prévenu l’homme politique guinéen.

Abdoul Wahab BARRY

(*) http://www.kababachir.com/face-au-decret-controverse-makale-fait-un-aveu-dimpuissance-on-demande-trop-aux-facilitatrices/

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