Le PM doit persuader Colonel Doumbouya et ses camarades à s’engager véritablement en faveur d’un dialogue sincère.
Ce n’est pas au front que l’on apprend aux soldats à tirer, à manier les armes. Ce n’est pas en conviant la classe politique, les forces sociales, les religieux, les diplomates, etc. que l’on va trouver les pistes pouvant favoriser un dialogue sincère entre les acteurs sociopolitiques du pays. Cette opération se prépare. Le communiqué de presse du gouvernement atteste que les nouvelles autorités ne mesurent pas l’importance d’associer les parties qui doivent dialoguer à la préparation d’une telle rencontre.
Il faut d’abord déplorer que le CNRD, particulièrement Colonel Doumbouya, n’ait pas voulu rencontrer les principaux leaders politiques du pays. Ils ont reçu ceux du FNDC, de nombreux leaders de petites formations politiques, qui ont récemment constitué le Forum pour une transition apaisée, autour de Lansana Kouyaté (PEDN), Dr. Faya Millimono (BL), Dr. Ousmane Kaba (PADES), qui compte 85 autres partis politiques ‘cube maggie‘, qui militent en faveur de tout pouvoir en place et ne participent pratiquement jamais aux élections.
On peut dire qu’actuellement, avec le ‘rapprochement circonstanciel‘ du G58 avec le RPG a-e-c et alliés, il y a deux grands groupes sociopolitiques. Et il faudrait que l’organisation du dialogue sociopolitique convoqué lundi prochain, qu’il n’y ait que des représentants de ces deux groupes. Le premier sera celui du CNRD, du gouvernement et de tous les partis politiques et organismes sociaux favorables à la transition de 36 mois (y compris les CDT de Dr. Dansa Kourouma et le FNDT de Kéamou Bogola Haba) et d’autre part, toutes les autres forces politiques et sociales qui ne partagent pas la conduite du pays par les nouvelles autorités (CNRD, CNT et leur gouvernement).
Le Premier ministre Mohamed Béavogui doit savoir convaincre Colonel Doumbouya et son CNRD de la nécessité de rééquilibrer le Conseil national de la transition (CNT), afin de nommer 68 conseillers désignés par le Groupe du G58, le RPG a-e-c et alliés et les forces sociales, dont le FNDC, qui partagent leur vision. Il y a une dizaine de jours, nous l’avions suggéré dans dans l’article « Il Faut Rééquilibrer le CNT en ajoutant 68 Nouveaux Conseillers issus des Forces vives réelles (*). Actuellement, l’organe législatif de la transition doit refléter les deux familles sociopolitiques du pays. L’actuel CNT ne reflète pas le paysage sociopolitique guinéen. Il l’a démontré en appuyant une transition d’une durée de 36 mois, rejetée par la majorité des guinéens et les partenaires techniques et financiers du pays.
Au total, il faut souhaiter, comme Sékou Koureissy Condé, ancien ministre de la Sécurité sous Lansana Conté, dans les années 90, que le gouvernement mette « en place un comité de 12 personnalités, désignées sur la base de leur intégrité et de leur représentativité pour plancher en 48 ou 72 heures sur les préoccupations majeures« , pour que le dialogue « ne soit pas un appel global pour qu’on perde du temps avec 300 personnes dans des consultations et concertations« .
Espérons que le PM Béavogui puisse persuader Colonel Doumbouya et ses camarades à s’engager véritablement en faveur d’un dialogue sincère et inclusif.