Contre La sansure

Foniké Manguè et Ibrahima Diallo du FNDC bientôt libres ?

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Hier, dans le but d’obtenir un jugement, ils avaient entamé une grève de la faim, malgré leur état de santé qui s’est détérioré en prison. Leur compagnon de détention, l’ex député Saïkou Yaya Barry lui, a été même autorisé à aller se soigner à Tunis (Tunisie).

C’est le doyen des Juges d’instruction qui a notifié à Me Salifou Beavogui, un de leurs avocats, la fin d’instruction et le renvoi de non-lieu partiel devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Et la Robe noire de souligner : «on n’avait pas besoin d’une grève de la faim, pour réclamer justice. Sous l’ancien régime, c’est une pratique qui était courante. Nous avons combattu cette pratique parce qu’il ne sert à rien d’arrêter les citoyens, on n’a pas les preuves, on continue à les garder en prison et on ne peut même pas les juger.  Sous l’ancien régime, c’est cette pratique qui était courante, nos nombreux clients étaient obligés de recourir à cette méthode de privatisation d’aliments pour obtenir juste la tenue d’un procès, pour qu’ils soient situés sur leur sort».

S’estimant très heureux pour cette décision, il ajoute : « il y a eu un ouf de soulagement, le doyen des juges nous a appelé et nous a notifié son ordonnance de fin d’instruction et le renvoi de non-lieu partiel devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Donc dans son travail, il a purement et simplement écarté les infractions qualifiées de destruction d’édifices, d’incendie volontaire, des coups et blessures volontaires, de pillages, d’associations des malfaiteurs. Donc nos clients ont été déchargés de ces infractions », en soulignant : « par contre ils ont été renvoyés devant le tribunal pour des faits qualifiés de participation délictueuse à un attroupement, complicité des destructions d’édifices publics et privés et complicité des coups et blessures volontaires. Donc c’est un ouf de soulagement après 2 jours de déclenchement de la grève de la faim… ».
Me Salifou Béavogui indique également : « Pour nous, à la faveur du changement intervenu le 05 septembre, nous avions pensé qu’aucun détenu ne pouvait recourir à cette pratique pour obtenir juste l’ouverture d’un procès. Mais hélas on en est arrivé là finalement après plus de 100 jours de détention sans procès, sans mise en liberté alors que le dossier est vide. En dépit de toutes nos réclamations, en dépit de toutes nos correspondances, de nos démarches et de toutes les procédures que nous avons engagées, voilà plus de 100 jours, ils sont en prison, ils ne sont pas jugés et ils sont malades, ils souffrent en prison. Et il y a même un qui a été expédié à l’extérieur, je veux parler de Saïkou Yaya Barry… ».

‘Grenade’ aussi libéré

Un autre de ses nombreux clients, Boubacar Diallo, alias ‘grenade’, a pour sa part été libéré. Il avait été arrêté le 24 octobre dernier et gardé à la maison centrale en attendant son jugement pour « participation délictueuse à un attroupement »  À la barre, il a déclaré qu’il se trouvait « au voisinage avec mes amis aux environ de 3 heures du matin. On veillait et j’ai décidé de passer la nuit chez mon cousin. Mon asthme a commencé de me fatiguer. Je partais prendre ma pompe et j’étais avec mon cousin. Je me suis rencontrée avec bac 5. Ils ont demandé les pièces d’identité je leur ai dit de me suivre chez moi déjà comme on se connait. Ils n’ont pas fait. Ils ont appelé le commissaire qui ont demandé à ce qu’il me conduise à la gendarmerie ».

Poursuivant, il indique : « le jour de la manifestation j’étais malade. Quand j’ai bénéficié de la grâce présidentielle, j’ai changé et j’ai même créé des ONG pour appeler à la paix. J’ai même décidé de m’enlever le surnom Grenade. Parce que j’ai vu beaucoup de choses en prison. Donc ce jour je ne savais même pas pourquoi ils m’ont arrêté. Mais j’ai accepté parce que je ne me reprochais de rien. Après ils m’ont conduit au Commissariat central de Matam en disant que j’ai participé à la manifestation«

Rapidement, le ministère public a fait constater qu’à 3 heures du matin, on ne peut accuser quelqu’un arrêté à 3 heures du matin d’avoir participé à une manifestation qui s’est tenue des heures plus tard.

Ces pratiques d’arrestation de citoyens à certains moments de la nuit, surtout dans certaines zones, sont une pratique des forces de sécurité pour rançonner les citoyens.

 

Mamadou A. BAH (collaboration K. THIAM)

 

 

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