Contre La sansure

Glissement du chronogramme de la transition : Qui va arrêter le CNRD ?

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Pendant que les guinéens espéraient voir la fin de la transition en décembre 2024, pour un retour à l’ordre constitutionnel, des manœuvres de confiscation du pouvoir par les militaires, qui avaient renversé le régime d’Alpha Condé le 5 septembre 2021, sont en cours.

Le nouveau Chef du gouvernement guinéen a déjà annoncé les couleurs. Bah Oury, qui a été nommé à ce poste pour promouvoir « le sale boulot » que le Général Mamadi Doumbouya avait annoncé aux guinéens au lendemain de sa prise du pouvoir, a tranché lors d’une sortie médiatique ce weekend.

Contre toute attente, le Premier ministre a déclaré ouvertement que : « Le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été défini ne le sera pas. Parce qu’initialement, il était prévu la fin de la transition à la fin de cette année. Mais à la fin de cette année, ce qui pourrait être organisé, c’est le référendum constitutionnel », a réitéré le samedi 18 mai 2024 Bah Oury, sur TV5 Monde.

Pour Chef du Gouvernement de transition, « le plus difficile est d’avoir le fichier électoral qui sera extrait du Recensement Administratif à Vocation d’Etat civil (RAVEC) », Ajoutant qu’« A partir du moment où nous aurons le fichier électoral consolidé, l’organisation du référendum, tout le reste ce sera une question de calendrier qui fera l’objet d’une concertation dans le respect des termes réglementaires…Ce qui est le plus important, c’est le fichier électoral. Après ça, tout le reste deviendra très facile », a-t-il soutenu.

Déjà, l’ANAD, une coalition politique regroupant plusieurs formations politiques, dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, la principale formation politique du pays, a mis en garde la junte militaire contre un éventuel glissement du calendrier de la transition.

Dans une déclaration rendue publique le weekend, l’ANAD, qui ne reconnaitra pas le CNRD au delà du 31 décembre 2024,  invite la junte à prendre toutes les dispositions pour faire respecter ses engagements. Au delà de cette date,  prévient cette coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, ‘’l’ANAD exigera la mise en place d’une transition civile pour un retour à l’ordre constitutionnel et appelle ses militants à se tenir prêt pour reprendre les manifestations de rue.’’

Même son de cloche du côté du FNDC, (Front National pour la Défense de la Constitution), une plateforme de la Société civile, qui était à l’avant-garde de la lutte contre le 3ème mandat d’Alpha Condé.

S’exprimant lundi matin chez nos confrères de FIM fm, le Coordinateur du FNDC prévient le CNRD sur les risques liés à un éventuel prolongement de la transition.

« On ne laissera pas Doumbouya faire de la Guinée ce qu’il veut. On ne va pas permettre à Doumbouya ce qu’on n’a pas permis à Alpha Condé. On n’a pas accepté qu’Alpha Condé fasse le 3ème mandat, on n’acceptera pas que Doumbouya fasse de notre pays ce qu’il veut en confisquant le pouvoir. Il a pris l’engagement de quitter en décembre 2024, il est dans l’obligation de respecter cela. Sinon, nous allons nous opposer carrément. Je rentre bientôt pour lancer une grande consultation nationale à laquelle on associera les journalistes, les syndicats, les politiques, les acteurs de la société civile et même les avocats ; en gros, toutes les forces vives, tous les acteurs majeurs pour se mettre ensemble pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel conformément aux engagements pris vis-à-vis de la CEDEAO. Le FNDC n’abandonnera jamais, c’est un état d’esprit imbattable », prévient Foniké Mengué.

De son côté, Aliou Bah Président du parti du MoDeL, rappelle que « Le CNRD s’est imposé par la force pour prendre le pouvoir. Il a élaboré unilatéralement la charte, le chronogramme et le délai de la transition. Rien de tous ces actes n’est le choix du peuple de Guinée. La seule source de légitimité de la junte militaire étant son engagement solennel, si elle décide de se renier, libre aux guinéens de la renier aussi. »

C’est pourquoi, fait remarquer le leader politique, « Il semble donc inévitable que cette fois-ci encore les mêmes causes produiront les mêmes effets. », regrette le jeune leader politique, membre du FNDC politique.

Après 2 ans et plus de 8 mois  de gestion catastrophique des affaires publiques, quelles vont être les conséquences d’un glissement du chronogramme de la transition?

Jusqu’où ira le CNRD ?

Les jours à venir nous édifieront…

Abdoul Wahab Barry

 

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