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Guinée : la capitale paralysée par une grève générale, un test crucial pour la junte au pouvoir

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Entre routes désertes, écoles et commerces fermés, la capitale guinéenne Conakry est à l’arrêt lundi, premier jour d’une grève générale illimitée. Cette mobilisation, à l’appel des syndicats, vise à obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité ou encore la fin de la censure médiatique, dans un malaise social grandissant.

Conakry paralysée. La capitale guinéenne est à l’arrêt, lundi 26 février, pour le premier jour d’une grève générale illimitée lancée par les centrales syndicales des secteurs public, privé et informel du pays? Elle a valeur de test pour la junte au pouvoir depuis 2021, qui interdit toute manifestation et musèle l’opposition.

Ce mouvement vise à obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique et la libération d’un syndicaliste de presse. Il a reçu le soutien des principaux partis politiques et de la plupart des organisations de la société civile.

Cette mobilisation est lancée dans un climat de tension sociale grandissante et en l’absence de gouvernement, depuis que la junte a annoncé contre toute attente sa dissolution il y a une semaine sans en donner les raisons, mais en ordonnant le gel des comptes bancaires de ses membres et la saisie de leurs passeports.

Le mot d’ordre a été suivi. Conakry ressemble à une ville morte lundi matin. Les routes, habituellement bondées, sont vides. Les banques, écoles, commerces sont fermées. Les administrations et hôpitaux offrent un service minimum, a constaté un correspondant de l’AFP.

Le grand marché de Madina, poumon économique de Conakry, est désert. Depuis dimanche soir, des jeunes ont installé des barricades sur certains grands axes. La présence policière reste discrète en milieu de journée.

« Tout ou presque est fermé »

« Cette grève est la bienvenue, elle va obliger les autorités à comprendre qu’ils ne sont pas des Dieux sur terre« , a déclaré un cadre d’un ministère qui a requis l’anonymat. « Je suis en grève parce que le Guinéen est malade de la souffrance artificiellement créée et entretenue par nos gouvernants« , a-t-il ajouté.

« C’est triste ce qu’on vit ce matin, je n’ai jamais vu Conakry aussi calme, désert. Tout ou presque est fermé« , observe Amadou Keïta, vigile devant une banque.

La contestation est devenue exceptionnelle sous le général Mamady Doumbouya, aujourd’hui à la tête de ce pays parmi les moins développés au monde en dépit de ses ressources naturelles.

Le général Doumbouya n’a pas pris la parole depuis le début de l’année 2024, malgré un contexte tendu et aggravé dans la capitale par une explosion et un incendie meurtrier dans le principal dépôt d’hydrocarbures du pays fin décembre, qui a paralysé la Guinée plusieurs semaines.

La junte a interdit toute manifestation. Elle a réprimé l’opposition, largement réduite à l’impuissance.

Syndicaliste de presse en prison

Les militaires au pouvoir ont aussi récemment sévi contre un certain nombre de médias en supprimant des chaînes de télévision des principaux bouquets de distribution et en brouillant des fréquences radio, provoquant des manifestations de colère, en particulier de journalistes.

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