Guinée: où sont donc passés les époux d’Assiatou et d’Hawadjan?
Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla alias Fonikè Manguè, deux cadres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), enlevés le 9 juillet, n’ont pas réapparu depuis lors. Pire, ni leurs familles, ni leurs avocats, n’ont plus aucune nouvelle de ces activistes de la société civile.
C’est donc à bout de souffle et d’espoir, qu’à l’instar du mouvement «Bring back our girls», né pour réclamer le retour des jeunes lycéennes de Chibok, enlevées par Boko Haram, dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, les épouses des disparus de Conakry, demandent qu’au moins, des «signes de vie» de leurs moitiés leur soient donnés. Les cris de désespoir de Assiatou, Mme Billo Bah et de Hawadjan Doukouré, Mme Sylla, seront-ils entendus par les ravisseurs de leurs époux? Mieux, le général Mamadi Doumbouya, le président de la transition, et donc garant de la sécurité de tous les Guinéens, aura-t-il de la compassion pour les deux femmes en détresse en œuvrant à ramener Mamadou Billo Bah et Fonikè Manguè à la maison? A défaut, le tombeur du Professeur Alpha Condé, mettra-t-il tout en œuvre pour que soit fournies, au moins, des preuves de vie des deux disparus?
Des interrogations sur le sort des deux militants du FNDC, demeurent, pour l’instant sans réponse. Et même sans espoir de réponse, car le général, dont le coup d’Etat du 5 septembre 2021 avait été salué comme une libération mais n’a été suivi que de désillusions, ne supporte pas les contestataires de son pouvoir. Les opposants virulents et tous ceux qui luttent pour le peuple, Mamadi Doumbouya les apprécient quand ils sont loin de Conakry, en exil forcé. A preuve, les trois ans de transition de l’ancien patron du Groupement des Forces spéciales guinéennes, n’ont été que répression, souvent macabre, de manifestations et confiscation de liberté d’expression.
Tout porte à croire que les épouses, les familles et les avocats, de Fonikè Manguè et de Mamadou Billo Bah, ne sont pas près de revoir les leurs, aucun signal ne venant dans ce sens du palais de Kaloum. Pourtant, Mamadi Doumbouya est devenu, très vite «fréquentable», après son coup de force. A la tribune de l’ONU, puisque le ridicule ne tue pas, le chef de la transition guinéenne a même mis en exergue, l’échec du modèle de la démocratie occidentale en Afrique.
C’est donc, au nez et à la barbe de ces puissances qui, dans le discours officiel se présentent comme des défenseurs de la démocratie et des droits humains, que le chef du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), gère d’une main de fer, un peuple guinéen qui pensait avoir eu l’occasion de respirer, enfin, l’air de la liberté, à la chute du président Alpha Condé. Malheureusement, le désenchantement prend, chaque jour, le dessus sur l’optimisme des Guinéens et Guinéennes, qui, en plus de subir la cherté de la vie, doit ployer sous une chape de plomb.
Mon général, «bring back our Fonikè Manguè et Mamadou Billo Bah»!
source : https://www.wakatsera.com/guinee-ou-sont-donc-passes-les-epoux-dassiatou-et-dhawadjan/