La Cedeao et le G5 Guinée peuvent offrir des garanties pour les détenus politiques
Hier s’est ouvert le Cadre de dialogue inclusif sans la participation des principales formations politiques du pays et des organisations de la société civile, qui pourraient bien embarquer dans le train vu que les travaux seront co-dirigés par le Médiateur de la Cédeao et le PM.
La communauté internationale, à l’image du Médiateur de la Cédeao, Thomas Boni Yayi, qui, à la cérémonie d’ouverture des travaux, a souhaité « une union sacrée autour de la nation guinéenne. C’est un nouveau départ. Je voudrais exprimer mes vœux humblement et poliment pour que tous guinéens puissent écouter mon cri de cœur. En tant que médiateur, je suis là pour que toute la Guinée soit unie. J’ai pris bonne note du travail qui a été fait par tout le monde (…) Le dialogue ne consiste pas seulement à se parler, le dialogue ne se réduit pas à un échange de langage. Dialoguer, c’est partager avec autrui les moyens de s’entendre, à s’attacher à la volonté du bien ensemble dans la paix, partager la vision de la gouvernance des affaires de nos soucis communs. Je dois dire que le travail pour le rapprochement doit continuer entre les fils et filles de ce pays« .
La veille, les États-Unis, dans un communiqué de leur Ambassade à Conakry, écrivaient : « la société civile guinéenne, les représentants des partis politiques, les autorités du gouvernement de transition, les membres du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) et les observateurs internationaux se réuniront pour trouver une voie commune pour la transition vers la démocratie. Les États-Unis exhortent tous les acteurs à venir autour de la table de dialogue afin de contribuer à la construction de l’avenir de la Guinée. Ce dialogue est pour tous les Guinéens. Les États-Unis restent un partenaire inébranlable et impartial de la Guinée. Le moment est venu de se réunir pour parler, reconstruire la confiance, et se mettre au travail. Que l’histoire retienne de ce dialogue national le début du retour de la Guinée à la démocratie et à l’ordre constitutionnel ».
Offrir des garanties
Pour que ce Cadre de dialogue connaisse le succès, la communauté internationale, notamment le G5 Guinée (Cedeao, Nations-Unies, Union européenne, France et Etats-Unis) devrait offrir des garanties pour la libre circulation des leaders politiques et de la société civile et exiger, en retour, des autorités guinéennes de meilleures méthodes de traitement des acteurs des forces vives qui font face à la Justice. Les partenaires techniques et financiers de la Guinée ont les moyens à la fois pour ‘livrer’, lorsque nécessaire, toute personne réclamée par la Justice guinéenne d’une part, et pour mettre la pression nécessaire sur les autorités de la transition pour assurer à ces leaders et sympathisants le respect de leurs droits. N’est-ce pas ce qu’ils (Cedeao) ont déjà fait en faveur de l’ex président Alpha Condé ?
L’ex Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et l’ex président de l’Assemblée nationale, emprisonnés sans jugement depuis avril dernier, sont malades. Le premier a des antécédents de maladies et, toute personne dans son cas, doit rencontrer à des périodes trimestrielles le plus souvent, son ou ses médecins et spécialistes traitants. Il faudrait les mettre sous le régime de libération conditionnelle comme des tribunaux guinéens l’ont décidé plus d’une fois. Bref, le G5 Guinée doit savoir féliciter et encourager les autorités guinéennes, mais en les invitant à respecter les droits des citoyens.
En déclarant à l’ouverture des travaux du Cadre de dialogue que : « je voudrais encore à nouveau vous réaffirmer la ferme (…) de mon Gouvernement de poursuivre la politique de la main tendue pour nos frères qui hésitent encore à rejoindre le cadre de dialogue inclusif, je leur lance un appel solennel, la porte de ce cadre de dialogue leur sera toujours ouverte. Ils peuvent le rejoindre à tout moment, c’est notre souhait le plus ardent de voir tous les Guinéens et toutes les Guinéennes se retrouver afin d’échanger sur notre avenir, notre avenir commun et de bâtir ensemble une Guinée prospère que nous voulons inclusive, apaisée et équitable« , le PM Bernard Gomou pourra-t-il convaincre le CNRD de la nécessité d’assurer, en offrant les garanties désirées par les leaders politiques et sociaux en exil, pour un retour au pays.
En le faisant, les autorités guinéennes démontreraient leur engagement pour le succès du Cadre de dialogue.
Brehim Ould MAHMOUD