La Communauté internationale ne devrait pas reconnaître le régime putschiste du Niger
Moins d’un mois après avoir convenu avec ses pairs de la Cedeao des mesures à prendre pour faire respecter les chronogrammes des transitions militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, et à peine une semaine après avoir participé à Abuja au mini sommet de la Cedeao pour dépêcher, à cet effet, le président béninois auprès de ces régimes putschistes, le président Mohamed Bazoum du Niger vient d’être renversé par son armée.
En Guinée, au nombre des acteurs politique qui ont commenté ce putsch d’hier à Niamey, Bah Oury de l’UDRG et Alhousseiny Makanera Kaké. Le premier a estimé que « Le putsch contre le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, est une catastrophe pour son pays et aussi pour l’Afrique de l’Ouest. Les initiateurs de ce coup d’Etat en portent une grave responsabilité. C’est un coup de poignard porté contre la stabilisation du Sahel ». Le second, président du FAN et ancien ministre de la Communication du régime Alpha Condé, a souligné que « les coups d’Etat devraient être pour tous les démocrates une ligne rouge à ne pas franchir. Il ne faut jamais trouver un argument pour valider un coup d’Etat… ».
Lors de la 63ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, le nouveau président de la Conférence des Chefs d’État avait été très clair : « Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester comme des chiens sans crocs à la Cedeao. Nous devons mordre comme il le faut. Avec la confiance placée en moi, je m’engage que je ferai tout ce qui est à mon pouvoir pour œuvrer dans ce sens…« . Et hier, il a déclaré : « Il doit être clair pour tous les acteurs de la République du Niger que le leadership de la région de la Cedeao et tous les amoureux de la démocratie dans le monde ne toléreront aucune situation qui mette hors d’état de nuire le gouvernement démocratiquement élu du pays ».
Restauration de l’ordre constitutionnel
De son côté le président Macky Sall a souligné que « la prise de pouvoir par la force est inacceptable. La sécurité et la sûreté du président Mohamed Bazoum et de sa famille doivent être préservées et l’ordre constitutionnel restauré« . Son successeur à la tête de l’Union africaine (UE), le président comorien Azali Assoumani est allé dans le même sens : « Je m’associe à l’UA et à ses communiqués pour condamner ce qui s’est passé au Niger et recommander la restauration de l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum et de sa famille ».
Ce qu’il faut pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel à Niamey, où des manifestations de soutiens aux putschistes, derrières lesquelles certains voient des opposants politiques, c’est l’application de sanctions diplomatiques sévères, avec une dimension financière et économiques. Plus concrètement, il faut continuer de reconnaître les autorités issues des élections présidentielles, législatives et communales. Pas de mise en place d’organe de la transition. Il faut limoger les officiers des forces militaires et paramilitaires qui ont participé au putsch, favoriser l’exil pour ceux d’entre eux qui le voudront. La Communauté internationale ne devrait pas reconnaître le régime putschiste du Niger.
Faire comprendre aux dirigeants de Bamako, Conakry et Ouagadougou qu’il n’y aura pas de prolongation des chronogrammes, et qu’au terme des délais qu’ils ont convenu avec la Cedeao, sous les auspices de la communauté internationale, il sera procédé à leur remplacement par des membres des forces vives qui conduiront leurs pays vers des élections libres, inclusives et démocratiques..