Transition militaire : ‘’L’avenir est de plus en plus sombre…’’ (Fodé Mohamed Soumah)

Près de 2 ans après le coup de force du 5 septembre 2021, la gestion de la transition par le CNRD suscite encore des interrogations.
Les engagements pris par la junte au pouvoir pour un retour à l’ordre constitutionnel sont loin de se concrétiser. Malgré l’accord conclu avec la CEDEAO pour réaliser les 10 points du chronogramme de la transition, il n’y a eu aucune avancée.
La CEDEAO et les acteurs socio-politiques tirent la sonnette d’alarme pour le respect des engagements pris par le CNRD pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Interrogé sur le sujet par nos confrères de mosaiqueguinee, Fodé Mohamed Soumah, estime pour sa part qu’une seule année aurait suffit pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel.
« Vous parlez comme s’il fallait oublier que l’avènement du CNRD datait du 5 septembre 2021. Si vous ajoutez les 2 ans ça ferait 40 mois ! On ne va pas refaire le monde, mais je pense qu’une seule année devrait permettre le retour à l’ordre constitutionnel. Un mois maximum pour le toilettage de la constitution de 2010 au lieu d’en écrire une nouvelle. Le Burkina l’a réalisé en quelques jours. 3 mois pour la révision des listes électorales au lieu de faire un recensement intégral de la population. 6 mois pour le référendum populaire, le couplage des élections citoyennes que sont les locales et les Législatives, pour finir par la Présidentielle.
Il faut se rendre à l’évidence qu’une transition doit aller à l’essentiel. Une junte n’a pas vocation à un programme de développement ni à s’éterniser. Mais une chose reste sure : il y aura des élections avec un civil au pouvoir. On finira par ça comme disent les Ivoiriens. »
Au lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD, les Etats-Unis ont été le premier pays a attiré l’attention des autorités militaires sur le risque lié à une longue transition. « Plus la transition est longue, plus elle devient compliquée », avait souligné à l’époque le pays de l’oncle Sam.

Face à la situation qui prévaut aujourd’hui en Guinée et dans les pays en transition, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger qui vient de rentrer dans la danse, le leader du GeCi exprime des craintes quant à l’avenir de la jeunesse et la démocratie qui est en danger.
« L’avenir est de plus en plus sombre avec des populations jeunes impatientes, désœuvrées, mal formées… Qui voient le monde à travers les réseaux sociaux et pensent que l’avenir est ailleurs. La Guinée a été classée Number one pour la traversée de la Méditerranée devant tous les pays en guerre et 1er pays pour les mineurs non accompagnés en France. Ceci devrait interpeller les autorités du moment autour du développement endogène, le partage équitable des richesses, la protection de la nature et la diversification de notre économie. Le Guinéen ne demande que 4 choses à notre portée : s’éduquer, se soigner, se loger et se nourrir. Développer la Guinée n’est pas une sinécure, encore moins un sacerdoce. Il faut aller vers la justice sociale, la compétence et la méritocratie. Tout le reste n’est que politique politicienne et diversion. », regrette l’homme politique.
Abdoul Wahab BARRY
(*) http://www.kababachir.com/transition-militaire-lavenir-est-de-plus-en-plus-sombre-fode-mohamed-soumah/