Contre La sansure

La CRIEF est en panne (Par Abdoulaye Amie Soumah)

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La CRIEF est l’une des créations du CNRD qui a été saluée par plusieurs guinéens en se disant qu’on a enfin, une institution qui peut réduire la corruption et rompre avec l’impunité qui a toujours été entretenue dans notre pays.

Le détournement et l’enrichissement illicite, parfois aussi flagrant qu’isolant. Un phénomène qui donne des ailes et le confort aux commis de l’état qui confondent les deniers publics à leur porte-monnaie. Malheureusement, ce rêve d’une justice équitable complètement dédiée au service de nos lois et textes, est en train de prendre des coups sérieux par la manière dont l’institution gère certains dossiers. La prison doit être une exception, pas le premier objectif qu’il faut à tout prix accomplir contre les accusés. Ceux qui ne présentent aucun danger ni risques de quitter le pays ne doivent en aucun cas être gardés en prison lorsque les raisons de leur privation de liberté ne sont pas clairement définies et soutenues par des arguments irréfutables.

Chacun de nous, soit par les médias ou par observations des trains de vie de nos dirigeants d’alors, peut se faire des idées sur des dossiers de détournement et le comportement de certains anciens ministres du pouvoir Alpha Condé. Les pauvres qui se deviennent des multimillionnaires en quelques mois seulement de services. Les gens qui lapidaient nos ressources sans craintes ni remords. Toutefois, quand on décide de mettre fin à de telles pratiques, il est important de le faire dans le cadre de la loi, en respectant toutes les procédures; non seulement pour le souci d’une bonne justice, mais aussi et surtout pour éviter de faire des criminels économiques, des victimes de circonstances parce qu’ils ne méritent pas la sympathie du people dont ils ont volé l’avenir et le bien-être.

La recherche des preuves de culpabilité ou d’innocence doit être l’un des éléments incontournables dans le sac à outil des procureurs et tous ceux qui ont le pouvoir de décision susceptible d’affecter la vie des concitoyens

C’est triste de constater qu’après plus de trois mois de détention, la CRIEF n’est toujours pas en mesure de prouver avec des arguments solides, les raisons pour lesquelles elle garde les anciens dignitaires du régime de l’ex PRAC (Président de la République Alpha Condé, ndlr). Deux mots ne peuvent pas produire un bien. On ne peut pas non plus, faire la justice avec les instruments de l’injustice. Si vous ne pouvez pas prouver ce qu’ils ont fait, rendez leur, leurs libertés.

C‘est injuste et inhumain de priver les citoyens de leurs libertés et se mettre à chercher des délits et des preuves contre eux.

C‘est injuste et inhumain de priver les citoyens de leurs libertés et se mettre à chercher des délits et des preuves contre eux. La CRIEF qui crie trop, finalement donne l’impression à l’opinion publique, la suspicion d’une entité qui évolue sur la piste qui ne sert pas la justice, mais plutôt la cause de l’injustice pour satisfaire les désirs d’un agenda obscur.

Parfois, même avec la volonté de bien faire, si le professionnalisme cède à l’amateurisme, et l’improvisation, les bonnes intentions ne peuvent que produire des bruits et des faits contre productifs, ou contraires aux initiatives de départ.

Il est à ce stade, important de revoir le mécanisme de fonctionnement de cette machine de CRIEF qui avait fait rêver tous les guinéens assoiffés de justice et fatigués de voir les bandits à col banc se promener tranquillement en maitres du pays avec une arrogance sans limite. Si l’existence de l’institution est toujours saluée et appréciée par les guinéens, vu les méthodes du moment, la compétence ou la bonne foi des animateurs de la cour est raisonnablement questionnable.

Il faut arrêter l’hémorragie. On ne doit pas utiliser le bien pour faire du mal

Que Dieu bénisse la Guinée et
les guinéens

 

Elhadj Abdoulaye Amie Soumah

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