« Le cadre de dialogue nouvellement créé est une lame à double tranchant…» (Ali Camara)

En créant ce qui s’appelle désormais LE CADRE DE DIALOGUE INCLUSIF, le CNRD ne prend t-il pas le risque de :
- Conforter les « abstentions » et le « boycott » sciemment organisés autour des Assises nationales ?
- Mettre un contre pied aux actions du Conseil National de Transition ?
- Planer le doute – non pas sur sa capacité – mais sur son organisation interne à mettre un cap plus serein sur les questions essentielles de cette transition, conformément à la Charte de la Transition ?
Trop de dialogue et autant de structures pour les mêmes objectifs ou presque peuvent être de nature à entretenir la confusion, nonobstant l’inconfort de se retrouver en ” situation de pièces de rechange “ à chaque fois.
Tout de même, au-delà donc des ces questions qui fâchent, le CNRD a de quoi rassurer davantage. C’est en tout cas l’autre sens qu’on pourrait tout aussi donner à cette ouverture. J’imagine que cette énième main tendue dénote de :
- Sa « réelle » volonté de pouvoir encore une fois apaiser les tensions politiques et ramener le débat politique ( essentiellement ) dans un cadre plus formel qu’il n’est actuellement. C’est-à-dire sortir le débat des « missiles médiatiques » et l’exhibition de muscles.
- Mettre les abstentionnistes et / ou boycotteurs devant le fait accompli. En accédant finalement, et de manière plus ouverte ( je n’ai c’est pas si cette qualification convient à la situation ) à cette instance des partis politiques – insatisfaits depuis la liste de la composition des membres de cette structure ; aussi sur la nomination de son Président qui a été faite non sans bruit – sur un cadre de dialogue inclusif et permettant, en dehors des couloirs du CNT donc, le CNRD permet ainsi à l’opinion nationale de « juger » sur la bonne foi ou non des acteurs concernés.
- Rassurer la Communauté internationale, notamment la CEDEAO qui n’est pas si loin de se faire entendre.
En clair, le cadre de dialogue nouvellement créé est une lame à double tranchant. Il appartiendra à tous les acteurs impliqués dans ce processus de transition de faire preuve de bonne foi et de civilité politique.
Nos espoirs sont ceux d’un dénouement fécond pour le bien de la Guinée et des guinéens, indépendamment de leurs appartenances multiples et / ou distinctes.
L’autre question ou disons la question qui mérite d’être posée aujourd’hui, c’est celle d’un calendrier de la Transition, du chronogramme détaillé. Après plus de sept (7) mois de prise de pouvoir « par les forces de défense et de sécurité », il est tout à fait normal de répondre – et incessamment à cette question. Et comme disait l’autre, on ne demande qu’à connaître le délai de transition ( qu’on nous le propose ). On aura tout le temps d’en juger.