Contre La sansure

Le Médiateur de la Cedeao, Boni Yayi, participera-t-il au Cadre de dialogue inter-guinéen ?

0

Sa seule présence au travaux du Cadre de dialogue aurait suffit pour motiver le Trio (ANAD, RPG AEC et FNDC-Politique) à prendre part à la cérémonie d’ouverture. Mais il semblerait que l’ancien président béninois ne sera pas au rendez-vous et sera plus occupé par la préparation de son rapport en vue du sommet des Chefs d’États de la Cedeao, qui se tiendra à Abuja le 4 décembre prochain.

Alors que de nombreux acteurs politiques et observateurs des actualités guinéennes commençaient à interpréter la possible présence du Médiateur de la Cedeao, Thomas Boni Yayi, comme un soutien au CNRD, à son gouvernement et à son CNT, des informations concordantes indiquant que l’ancien chef d’État béninois ne sera pas à Conakry, exhaussant ainsi les souhaits des forces vives réelles du pays, tout en mettant les facilitatrices du Cadre de dialogue et le gouvernement dans l’embarras.

A moins de 48 heures de l’ouverture du Cadre de dialogue, pour lequel des milliards de francs ont été engloutis, tout semble indiquer que ce sera de nouveau un échec de plus. « Les gens iront pour ramasser des perdiem, manger aux frais de l’État et essayer d’adopter et signer des documents préparés à l’avance, notamment pour dire que Colonel Doumbouya, comme Assimi Goïta du Mali et Mahamat Déby du Tchad, sera éligible lors de la prochaine élection présidentielle« , estime un commentateur.

Pour lui, « il faut souligner que l’ANAD, le RPG AEC, le FNDC-Politique et les FFSG ne devraient pas se limiter à poser des conditions pour participer à un cadre de dialogue que le gouvernement veut imposer aux guinéens et à la communauté internationale. Ils devraient prendre le chronogramme de 24 mois et l’adosser à des activités ayant commencé le 20 juillet qui, je le rappelle, est la date du dernier séjour de M. Umaru Cissoko Embalo, président en exercice de la CEDEAO, venu convenir avec les autorités guinéennes de la transition de 24 mois. Ce qu’a fait le FFSG n’est pas mal. Mais il faut mettre tout ça à jour et l’envoyer au Médiateur, ainsi qu’au Président en exercice et à celui de la Commission de l’organisation ».

Poursuivant, il dit que « le Quatuor avait commis l’erreur de demander la fin de la chasse aux sorcières lancée par le CNRD, son gouvernement et ses conseillers. Moi je crois que Doumbouya était sur la bonne voie à la prise du pouvoir. Mais dès l’instant il s’est fait entourer par ces petits politiciens escrocs il s’est mis à tirer dans toutes les directions. Voyez comment l’ethnostratégie est revenue en force… voyez comment le pays est boqué. S’il s’était limité, comme l’avaient conseillé les véritables forces sociales du pays, la transition qu’il dirige aurait mis en place des institutions fortes, dont une CRIEF technique et indépendante, pour que notre pays redémarre sûrement. Mais tous ça a échoué car, ils sont déterminés à empêcher la tenue des élections inclusives et transparentes ».

Pour Makalé Traoré, porte-parole des Facilitatrices du gouvernement, « même si le médiateur de la CEDEAO était sur place, franchement, je ne sais pas s’il y aurait eu la possibilité d’avoir une telle préparation du dialogue. Pour nous, cette préparation était fondamentale. Elle est appréciée par tous, y compris la CEDEAO (…) je crois qu’en voyant ce qui est préparé techniquement, ils (l’ANAD, le RPG AEC, le FNDC-Politique et les FFSG, ndlr) peuvent être rassurés et venir au dialogue. Je ne vais pas me mettre dans une position de pessimisme. Je veux croire que tous les leaders aiment le pays et veulent son bien, mais ils souffrent d’incompréhension en voyant la façon dont ce dialogue est préparé« .

Un dirigeant de parti, membre de l’ANAD rétorque : « Makalé n’a qu’à bien le noter, si les facilitatrices, le gouvernement et le CNRD aiment le pays et veulent son bien, pourquoi ils refusent de dialoguer sincèrement ? Pourquoi ils poursuivent tous ceux qui sont contre la gestion actuelle du pays ? N’est-ce pas nous qui les avons fait accepter par la Cedeao et le reste de la communauté internationale ? Aiment-ils ce pays et ses populations ? ».

Brehim Ould MAHMOUD

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?