Le nouveau président de la Cedeao fera-t-il plier Aissimi Goïta, Mamadi Doumbouya et Ibrahim Traoré ?
Hier à Bissau, où se tenait la 63ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), selon le communiqué final, les chefs d’États ont convenu, qu’il faudrait s’assurer que les « processus de transition soient menés de manière transparente, inclusive et consultative, avec l’ensemble des parties prenantes«.
À cet effet, précise ce communiqué, « la Conférence instruit la Commission de la CEDEAO à fournir le soutien politique et technique nécessaire à ces mécanismes. Elle enjoint en outre à la Commission de faire en sorte de faciliter la fourniture d’un soutien en matière de sécurité et d’aide humanitaire aux trois Etats membres, afin d’assurer la mise en œuvre effective des échéanciers de transition (…) La Conférence félicite les médiateurs de la CEDEAO pour leur détermination à faire assurer le respect par les États membres en transition de leurs obligations en matière de restauration de l’ordre constitutionnel dans le délai convenu de 2024. Elle regrette la coopération très limitée que les médiateurs ont reçue de la part des autorités de transition ».
« Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester comme des chiens sans crocs à la Cedeao« .
Le nouveau président en exercice de la Cedeao, Asiwaju Bola Ahmed Adekunle Tinubu, qui vient à peine d’être élu à la tête du Nigeria, s’est voulu claire à l’endroit des putschistes : « Nous n’avons pas investi dans nos armées, leurs uniformes, leurs formations, leurs bottes pour qu’ils se braquent contre les populations, les principes républicains violents. Nous avons investi sur eux pour défendre la souveraineté de leur pays, maintenant ils aspirent à mettre en place leur gouvernement. Nous devons réagir, nous ne pouvons pas rester comme des chiens sans crocs à la Cedeao. Nous devons mordre comme il le faut. Avec la confiance placée en moi, je m’engage que je ferai tout ce qui est à mon Pouvoir pour œuvrer dans ce sens ».
Comment vont réagir les régimes militaires de Bamako, Conakry et Ouagadougou ? Colonel Assimi Goïta et ses camarades vont-ils créer toutes les conditions pour organiser des simulacres d’élections comme l’a été le referendum de juin dernier ? Colonel Mamadi Doumbouya et ses compagnons pourront-ils empêcher la venue de la délégation mixte Cedea0-UA pour débloquer la situation sociopolitique de plus en plus en tendue ? A Ouagadougou, Capitaine Ibrahim Traoré va-t-il continuer d’entretenir ses partisans, qui s’opposent aux forces démocratiques du pays ?
Pour un commentateur, « la Cedeao doit faire comprendre à ces régimes qu’il n’y aura pas de glissement. Si des élections ne sont pas organisées tel que prévu par les chronogrammes de 24 mois, les régimes en place, présidence, gouvernement et CNT seront remplacés par des représentants des forces sociales pour diriger leurs pays vers des élections devant se tenir dans les 4 à 6 mois suivant la fin des transitions. La Cedea0, avec l’appui de la communauté internationale, principalement les Nations-Unies et l’Union européenne, notamment les États-Unis, la France, l’Allemagne, ont les moyens financiers, matériels et humains pour imposer cette solution« .