« Le problème de la Guinée est lié aux hommes dont lui, Alhousseyni MAKANERA fait partie… »

Intervenant dans la célèbre émission Mirador ce jeudi, l’ancien ministre de l’information et de la communication s’est adressé au président de la transition. Dans cette intervention, Allhoussein Makanera Kaké s’est inscrit dans une politique de diversion et d’amalgame.
Politique de diversion,
Lorsqu’il dit : « je voudrais que vous vous intéressiez sérieusement à la Constitution guinéenne et évitiez de copier à la Constitution française…Donnez à la Guinée une constitution qui permettra d’éviter le coup d’Etat parce que le pouvoir sera reparti».

A ce niveau MAKANERA donne l’impression que la Guinée a eu des constitutions qui ouvraient la voie libre au coup d’Etat. Faut-il insister, le problème de la Guinée n’a nullement été un problème de constitution. Pour preuve, la constitution du 10 mai 2010 changée par l’ancien président Alpha Condé pour s’offrir un 3ème mandat, dont lui Makanera a été l’un des promoteurs clés, était l’une des constitutions les plus rigides du monde démocratique. Dans cette constitution, la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) était effective, la durée et le nombre de mandat présidentiel étaient un principe intangible. C’est pourquoi il a fallu qu’elle soit changée pour que l’ancien président puisse obtenir ce qu’il voulait. Faire croire que le problème de la Guinée est un problème de constitution n’est qu’un subterfuge pour voiler la défaillance des anciens dirigeants.

Dire aussi de ne pas copier la constitution française, c’est bien. Si les constitutions guinéennes étaient copiées à celles françaises, la France n’a pourtant jamais enregistré de coup d’Etat. Est-ce un problème de constitution? Non.
Par ailleurs, on pourrait affirmer sans risque de se tromper que le problème de la Guinée est lié aux hommes dont lui, Alhousseiny MAKANERA fait partie.

De l’amalgame

Quand le leader des FND affirme: «seul un régime parlementaire a pu mettre fin à la folie de Donald Trump aux États-Unis», il faut lui faire comprendre qu’il n y a pas de régime parlementaire aux Etats-Unis. Et si c’était un lapsus, c’est-à-dire si MAKANERA voulait parler de régime présidentiel des États-Unis, la constitution de 2010 posait des critères d’un régime quasiment présidentiel, sous réserve de quelques exceptions qui en faisaient un régime « présidentialiste», selon certains juristes spécialistes de droit constitutionnel.

Pour une meilleure Guinée, il est de la responsabilité de chaque fils et fille de ce pays de situer sa responsabilité dans les erreurs du passé. Nous n’y parviendrons pas en continuant de situer le problème là où il n’est pas ou en occultant nos responsabilités.

Kalil Camara

In. https://kalenews.org/makanera-fait-lamalgame-le-regime-parlementaire-a-mis-fin-a-la-folie-de-trump/