Contre La sansure

Le Procureur général ordonne des poursuites contre des leaders politique du quatuor

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Hier, en soirée, dans décision qu’il a lue à la télévision d’État, le P.G. près la Cour d’Appel de Conakry Yamoussa Conté a ordonné aux procureurs d’instance de poursuivre des responsables politiques, notamment Francis Pépé Haba, Cellou Baldé, Etienne Soropogui, Mamadou Sylla, Dembo Sylla, Dr Fodé Oussou Fofana.

Pour le Procureur général, ils ont contribué à : « destruction de biens publics et privés, coups et blessures volontaires, atteintes à la liberté de circulation, participation délictueuse, outrage à agents, provocation directe à un attroupement et complicité » et, pour ces raisons,  ordonné de : « diligenter sans délai des poursuites judiciaires contre les organisateurs de ladite manifestation interdite ».

Dans une tribune, Diabaty Doré, Président du RPR et un des vice-président de l’ANAD, coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, « la stratégie est d’une banalité inouïe. Semer la discorde entre les acteurs clés de la vie politique nationale est désormais l’approche machiavéliquement privilégiée par notre justice aux ordres du palais Mohammed V. Si non comment comprendre qu’après notre réunion ténue au siège de la CORED à la veille de la manifestation réussie du Grand FNDC, des poursuites soient engagées seulement contre certains acteurs et non contre tous ?
Encore une fois, l’objectif est connu d’avance. C’est pour semer la zizanie dans les rangs des grandes coalitions dont l’union sacrée aujourd’hui dérange le camp d’en face et surtout perturbe le sommeil du coté du palais Mohammed V. Mais, entre nous soit dit, la tactique est vouée à l’échec. Cette instrumentalisation de la justice à des fins politiques est connue de tous et ne sera plus rien qu’un coup d’épée dans l’eau.
La réunion tenue chez El hadj Mamadou Sylla était bel et bien à l’initiative du FNDC politique, de l’ANAD, la CORED et du RPG Arc-en-ciel et Alliés. Si aujourd’hui vous voulez engager des poursuites contre quelqu’un, n’allez pas chercher ailleurs. Vous n’avez même pas besoin non plus de sélectionner quelques-uns parmi nous. Faites nous appel de manière collective car ce fut une décision collective de se retrouver à cette réunion. Et comme cela nous serons tous présents soyez-en rassurés.

A mes frères et amis des coalitions politiques concernées, j’en appelle à la vigilance. Ne cédons pas à la panique. Ne prêtons aucun flanc à la discorde que le CNRD et son gouvernement entendent semer dans nos rangs. L’union sacrée qu’ils ont vu germer entre nous les dérange à plus d’un titre. C’est la raison pour laquelle j’exhorte tout un chacun à rester dans cette dynamique pour le bien de notre nation. Notre pays est en danger et il nous revient de le sauver avant qu’il ne soit trop tard. Restons tous mobilisés et surtout je vous invite à davantage serrer les rangs en nous constituant tous prisonniers en cas de poursuites quelconques contre nos frères et amis honteusement cités dans le communiqué, à la fois perfide et ubuesque, présenté ce jeudi soir à la télévision nationale. En tout cas pour ma part je suis disposé à ce sacrifice au nom et pour le compte de notre mère patrie.
Aux magistrats de notre pays, j’appelle à plus de prudence, de sérénité. Une fois de plus vous êtes devant votre responsabilité. Ne soyez pas le bras armé de la tyrannie qui s’installe dans notre pays. N’acceptez plus d’être l’instrument à la solde de la nouvelle dictature. Les poursuites dont on parle sont fantaisistes car ne reposant sur rien si ce n’est pour permettre à un groupuscule d’asseoir son pouvoir et sa dictature dans notre pays. Il nous revient ensemble de nous dresser sur leur chemin pour que plus jamais en Guinée un individu ou un groupe d’individus ne prennent en otage la REPUBLIQUE ».

De l’avis d’un analyste politique, « si les autorités guinéennes n’avaient pas interdit illégalement les manifestations, nous n’en serions pas là. Ce qu’il faut déplorer, c’est que le CNRD, le gouvernement et le CNT ne veulent pas dialoguer et ne veulent surtout pas que des élections libres, inclusives et transparentes soient organisées. Si Colonel Doumbouya et ses collaborateurs étaient restés dans l’esprit du discours qu’il a prononcé le 5 septembre 2021, lors de leur prise du pouvoir, il n’y aurait pas de manifestations, encore moins de tués. Il est plus important d’identifier les tueurs qui sont des forces militaires et paramilitaires envoyées pour mâter les populations de l’Axe, que d’accuser des leaders politiques. Notre pays souffre du comportement de ses magistrats, inféodés au pouvoir beaucoup plus aujourd’hui que sous Alpha Condé ».

Brehim O. MAHMOUD

 

 

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