Le Stade de Nongo se meurt. Face aux instructions du Président Doumbouya, le Secrétaire Général du Gouvernement traîne les pieds
Le stade de Nongo est un don de la coopération chinoise à la Guinée. Annoncé lors du sommet Sino- Africain de 2004, la partie chinoise a exécuté les travaux entre 2007 et 2008 en laissant à la Guinée le soin de finaliser et de rendre opérationnel le stade sorti de terre. Avec les turbulences sociopolitiques de la fin de règne du Président Lansana Conté et la mouvementée transition du CNDD, le stade de Nongo n’était pas la priorité de l’Etat Guinéen.
Logiquement, l’élection du Président Alpha Condé avec la stabilité politique restaurée en 2010 aurait dû permettre à l’Etat de s’atteler aux travaux de finition et de mettre à la disposition de la jeunesse et sportifs un stade moderne. Malheureusement, durant les 5 ans du premier mandat du nouveau président, rien n’a été concrètement fait dans ce sens.
À la surprise générale, le monde sportif a appris que le gouvernement a finalement décidé, sans Appel d’offres, de mettre le stade de Nongo à la disposition de la société SAM-GBM de Antonio Souaré.
Selon les documents à notre disposition, une convention entre SAM-GBM et l’Etat Guinéen a été signée le 11 janvier 2017 par les 2 parties. Dans cette convention, SAM-GBM, sous la signature de son PDG, Antonio Souaré s’engageait à réaliser les travaux d’achèvement du Stade de Nongo et de le rendre opérationnel sur une durée de 12 mois, de le gérer pendant 30 ans avec 90% des parts sur le bénéfice contre 10% à reverser à l’Etat Guinéen. Le coût total des travaux concernant l’aménagement de la Cour, la construction des blocs de latrines publiques, la construction des terrains annexes, doté l’aire de jeux d’une pelouse à gazon naturel de standing FIFA, la construction des boutiques et magasins, la modernisation des portiques d’entrée a été chiffré à 54 milliards GNF. Avec cet engagement, l’édifice aurait dû être disponible depuis le 11 janvier 2018.
Mais, 6 ans après son engagement formel, l’amer constat est que le concessionnaire SAM-GBM est loin même trop loin d’avoir respecté sa signature. Et le stade de Nongo se dégrade au moment où nos voisins construisent des stades modernes dans les régions. Face à cette pénible situation inacceptable dans aucun pays sérieux, la culpabilité de SAM-GBM est totale, il faut reconnaître que le laxisme des différents ministres des sports dans la mesure où ils ont tous fermés les yeux et croisés les bras face aux engagements jamais tenus de SAM-GBM d’Antonio Souaré, et facilité cet état de fait préjudiciable à la Guinée, à la jeunesse friande du cuir rond mais privée des matchs du Syli National et à l’Etat Guinéen qui continue de débourser des centaines de millions pour recevoir les adversaires de l’équipe nationale à l’étranger.
Et ce n’est pas demain la veille. Le rapport de la mission d’inspection de la CAF est tranché et catégorique : « le Stade Général Lansana Conté de Nongo ne répond pas aux exigences minimales des stades de la CAF, par conséquent, le stade n’est plus approuvé pour accueillir des matchs de haut niveau de la CAF ». Tout ça par la faute de SAM-GBM qui ose narguer encore la Guinée et les Guinéens.
C’est ce qui explique à juste titre le courroux du Président Mamadi Doumbouya qui a fait donner par le conseil des ministres du 23 janvier 2023 des instructions fermes au secrétaire général du Gouvernement, Abdourahamane Sikhe Camara » à se procurer de la copie de la convention de gestion du stade signée entre l’Etat guinéen et le Groupe SAM GBM « pour donner son avis juridique sur la résiliation ou non de la convention».
Mais, le grand mal est que, 6 mois après ces instructions présidentielles, le secrétaire général du Gouvernement donne l’impression de refuser de bouger et SAM-GBM continue de confisquer le stade de Nongo comme une propriété privée sans que l’Etat, par la faute désormais du secrétaire général du Gouvernement, ne daigne jusqu’à présent procéder à la moindre évaluation de ce qui a été fait et ce qui reste à faire.
Si l’on sait que la Guinée a perdu l’organisation de la CAN 2025, à laquelle tenait fièrement le Président Mamadi Doumbouya, à cause des 72 points d’insuffisances criardes du stade Nongo, on a de valables raisons d’avoir des doutes sur la moralité ou la compétence du secrétaire général du Gouvernement.
La démission du Conseiller juridique il y’a quelques mois, n’est pas de nature à démentir les soupçons qui pèsent sur Abdourahamane Sikhe Camara.
Au moment où nos voisins bâtissent des infrastructures sportives de qualité dans les régions de leurs pays, cette attitude frise la crise du patriotisme et de manque de volonté de refondation que ne cesse d’exiger le Président Mamadi Doumbouya.
À suivre
Mohamed FAKOLY
In. https://guinee114.com/stade-de-nongo-qui-se-meurt-face-aux-instructions-du-president-doumbouya-le-secretaire-general-du-gouvernement-traine-les-pieds/