Les choses sérieuses, c’est avec des gens sérieux ! (*)
Il y a ce que l’on dit et fait croire. Il y a ce que l’on est et qui est connu de tous. Pour les besoins de la cause ou pour se vendre cher, beaucoup de compatriotes n’hésitent pas à se sublimer et à caricaturer les autres. Bien que le temps et la réalité les rattrapent chaque fois, ils persistent dans le déni et pensent encore prospérer dans l’imposture. Tout n’est-il pas question d’image qu’on peut polir, de réputation qu’on peut fabriquer ?
Attention, cependant, car l’opinion n’est plus dupe, plus avertie que par le passé, les dirigeants paraissent moins crédules, échaudés par leurs premiers choix qui leur ont compliqué la tâche. Ni compétence avérée, ni bonne moralité révélée chez les nouvelles recrues.
Qu’à cela ne tienne!
Et de trois ! Ce sera la troisième fois que le Général Mamadi Doumbouya sera confronté au difficile exercice du choix de son Premier ministre dans un pays où l’humilité ne court pas les rues, la raison n’est pas la chose la mieux partagée. On n’attend pas d’être sollicité pour offrir ses services et ne se préoccupe guère de savoir si l’on a les moyens et les aptitudes de son ambition. On veut juste compter et exister, à son tour, se retrouver au sommet de l’Etat même si l’on sait ne rien pouvoir y faire, ni laisser son empreinte. La transition est le moment où tout semble possible, chacun voit midi à sa porte. Alors, l’on assiste, impuissant, à une situation malheureuse où candidats et candidates aux différentes fonctions se donnent en spectacle en rabâchant les oreilles de l’opinion de compétences qu’ils possèderaient ou de performances qu’ils auraient réalisées dans une autre vie où la fiction dépasse l’entendement.
Une campagne qui fait désespérer davantage des élites guinéennes avides de postes, d’honneurs et des avantages, au prix de l’humiliation et de toutes les servitudes. Homme ou femme, c’est du pareil au même, l’on s’en rend compte avec l’hystérie autour d’une nomination d’une femme à la Primature, parce que maintenant être homme est devenu un boulet à traîner, se réclamer femme est un passeport pour gravir tous les échelons. Quelles femmes ? Celles , majoritaires, qui luttent pour mériter leurs places afin d’accéder à la plénitude et à la dignité totales ou celles, heureusement, minoritaires qui n’arrêtent pas de s’agiter pour se faire remarquer, ne se lassent pas de harceler les décideurs et l’opinion pour forcer la main au destin dont elles veulent faire leur festin.
Ces femmes qui ne veulent pas attendre, sereines et tranquilles , leur heure font de leur condition naturelle depuis des lustres un fond de commerce et un instrument de propagande inconsidérée et frénétique ? Où est passée la parité tant revendiquée, que fait-on de l’égalité des chances criée sur tous les toits, a-t-on oublié la pudeur reconnue à la gent féminine ? Au demeurant, le mérite à la portée de tous n’a pas de couleur, ni de sexe.
En tout cas, on n’en est plus au stade de satisfaire des égos surdimensionnés ni d’aider à assouvir des ambitions demesurées et illégitimes. On peut se tromper une fois, deux fois mais pas trois fois. Tant de publicité avait été faite pour Mohamed Béavogui et l’équipe qu’il a constituée avant qu’on ne se rende compte qu’il y a une erreur de casting, tromperie sur toute la ligne sur la marchandise. On a placé tant d’espoirs en Bernard Goumou et ses ministres avant qu’on ne réalise qu’on a été trop vite en besogne, qu’en fin de compte , c’était le scénario catastrophe. On ne peut plus se permettre de faux espoirs, ni s’engager dans des paris risqués avec un saut dans l’inconnu par le choix de figures médiatiques sympathiques ou d’icônes de galeries ou encore d’ovnis.
Ce qu’il faut maintenant que “c’est gâté” à cause, justement, des brasseurs de vents et de seconds couteaux qui ont promis le miracle mais ont fini par plomber le régime, c’est de fermer les yeux, afin de poser les actes nécessaires à rétablir la confiance et redonner espoir au pays. Cela suppose de procéder à des choix d’hommes et de femmes, sans complaisance ni préjugés favorables ou non.
Un attelage digne de ce nom, ouvert à tous les courants, composé de personnes qui ont fait la preuve de leur efficacité et se sont montrées au-dessus de tout soupçon. Et ce n’est certainement pas parmi les drôles de dames qu’on les trouvera ni au sein d’une caste d’éternels candidats à tous les postes ou les lucioles qui brillent dans les médias et infestent les réseaux sociaux.
Bon dimanche, à tous, dans la foi pour affronter les épreuves, la dignité devant toutes les tentations.
L’édito de la rédaction lerevelateur224.com
(*) https://lerevelateur224.com/2024/02/25/les-choses-serieuses-cest-avec-des-gens-serieux-ledito/