Les religieux ont peur de dénoncer la mauvaise foi du gouvernement

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Le premier ministre Bernard Goumou, accompagné notamment du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, se sont rendus au Centre islamique de Donka pour des négociations avec les forces vives guinéennes (FVG). Ne pouvaient-ils pas, connaissant la substance des exigences de ces FVG, prendre une décision et la communiquer aux parties (religieux et FVG) ?

Si les autorités guinéennes (CNRD et le gouvernement) veulent mettre fin à la crise guinéenne, qu’elles ont créée avec la collaboration d’une classe politique insignifiante pour garder le plus longtemps possible, elles n’ont qu’à respecter la Charte de la transition qu’elles ont rédigée et adoptée sans associer les FVG. Elles n’ont qu’à respecter le chronogramme d’une durée de 24 mois qu’elles ont signé avec la Cedeao et répondre favorablement aux exigences des FVG. Ce qui suppose que la transition doit être inclusive et non dirigée contre certaines forces politiques et sociales, derrière lesquelles s’alignent la quasi totalité des guinéens, où qu’ils se trouvent, de tous les âges, ethnies et religions.

Ce que ces guinéens veulent, c’est que cette Justice que son chef, le ministre Alphonse Charles Wright, estime être meilleure à celle du régime Alpha Condé, soit plus normale, juste, équitable, etc. C’est vrai aussi que les Magistrats guinéens, comme l’ont estimé certains analystes, ont peur pour leurs postes et privilèges. Ils n’ont pas le courage qu’avait le Juge Charles Wright qui, devenu membre influent du gouvernement de transition, est malheureusement devenu un prédateur de la démocratie.

 « Mamadi (Doumbouya) lui-même quand il a été menacé, coincé et pressé, il a utilisé les armes pour être là où il est aujourd’hui ! »

Dans des propos rapportés par mediaguinee (*), Abdoulaye Kourouma, président du RRD, estime : « Il faut qu’on soit dans la logique. Un enfant quand tu le presse, le seul moyen qu’il a, c’est de pleurer. Mamadi (Doumbouya) lui-même quand il a été menacé, coincé et pressé, il a utilisé les armes pour être là où il est aujourd’hui ! Et la classe politique, lorsqu’elle est pressée, coincée, le seul moyen qu’elle a c’est de demander des manifestations de façon légale. Le politique a pour rôle de dénoncer et de proposer. Mais aujourd’hui quand tu dénonces, soit tu es inquiété par rapport à ta position, soit tu es fiché comme une menace. Les gens (des forces vives de Guinée) se sentent menacés et pressés. La logique voudrait qu’ils établissent un rapport de force à travers les moyens légaux que sont les manifestations et les revendications « .

Dans cette mission qui leur a été confiée par le Premier ministre Berard Goumou, les religieux n’assurent pas leur rôle de médiateurs sociaux. Comme le soutient un analyste politique, « les religieux ont peur de dénoncer la mauvaise foi du gouvernement. Ils ont toujours cherché à tordre la main au plus faible, au plus pauvre… Ils ont toujours été du côté du pouvoir, des riches. Les Forces vives n’ont pas demandé l’abandon des poursuites judiciaires. Elles veulent une justice qui ne soit pas aux ordres. Tout le monde, avec cette affaire de CRIEF, ou celle des leaders du FNDC, constate facilement que la Justice guinéenne est téléguidée pour broyer les leaders politique et des forces sociales. Les leaders religieux doivent dire la vérité au gouvernement dans ces dossiers. On ne peut pas enfermer illégalement quelqu’un… quand une juridiction prend une décision, il ne faudrait pas que le procureur Aly Touré s’y oppose systématiquement ».

Pour ne pas être comptables des douloureux événements qui pourraient être les conséquences des répressions des forces militaires et paramilitaires du gouvernement du CNRD, les religieux doivent dire aux autorités la vérité. Et celle-ci consiste tout simplement à l’acceptation des conditions posées par les FVG.

Ibrahima Sory BALDÉ

(*) https://mosaiqueguinee.com/abdoulaye-kourouma-la-classe-politique-lorsquelle-est-coincee-le-seul-moyen-quelle-a-ce-sont-les-manifestations/

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