Invité de l’émission « On refait le Monde », le ministre Ousmane Gaoual Diallo a estimé que « si le gouvernement et les acteurs politiques s’accordent à dire libérez tel et tel, ça veut dire que par le consensus, on entrave à la justice. Ça voudrait dire que le procès du 28 septembre n’a aucun sens, ça veut qu’il faut qu’on s’arrange pour se retrouver autour de la table, on libère les gens au nom de la quiétude sociale. Ça a des conséquences extrêmement graves« . Mais en quoi les événements du 28 septembre 2009 sont-ils comparables aux affaires de la CRIEF ou celles de la détention de leaders du FNDC ?
Porte-parole du gouvernement de transition, qui cherche à s’offrir un mandat indéterminé à la tête du pays, Ousmane Gaoual Diallo a expliqué que « le Premier ministre est dans une démarche de compréhension, de ce qui se passe du point de vue judiciaire. Ce n’est pas lui le garde des Sceaux, il ne connait pas tout dans les détails, il s’informe pour mieux comprendre et peut être assoir ses choix et ses décisions« .
Pour lui, c’est « parce que les médias font du sensationnel sur des choses qui sont toutes banales. Quand on parle par approximation, on ne peut faire que de l’amalgame. L’immixtion du judiciaire dans le dialogue, ça pose des problèmes (…) Je vous assure, si le président prenait pour fait et cause de la réclamation des acteurs politiques et décidait par décret de libérer telle ou telle personne, le lendemain vous allez être les premiers à dire que la justice est à la botte du président. Il n’y a pas de droit en Guinée, c’est pour ça que trouver l’équilibre est compliqué« .
Des cas complètement différents
Pour un analyste, « le Ministre Ousmane Gaoual veut étouffera cette crise, qui a été créée par le Ministre Charles Wright. Celui-ci n’avait pas à écrire son communiqué dans lequel il a critiqué et menacé des magistrats, voire même le premier ministre Goumou. Que vaut le CNRD sans ses forces militaires et paramilitaires ? Goumou cherche à s’informer comme lui-même Gaoual l’a dit. Alors pourquoi Charles Wright pète les plombs… après tout le PM Goumou est son supérieur hiérarchique« .
Selon un autre observateur, « le dossier du 28 septembre et celui des détenus politiques et de leaders du FNDC sont des cas complètement différents. Celui de Dadis Camara et ses co-accusés, ce sont des crimes de sang, considérés comme des crimes contre l’humanité. L’aspect crimes économiques n’a même pas été abordé. Ceux de l’ère du CNRD, c’est juste pour éliminer les potentiels gagnants des prochaines élections présidentielles, c’est-à-dire les dirigeants de l’UFDG et ses alliés de l’ANAD, de l’UFR et ses alliés du FNDC-Politique, du RPG-AEC et ses alliés. Dans le cas des leaders du FNDC, je crois que c’est parce qu’ils ont porté plainte contre des membres du CNRD et du gouvernement de transition« .
Poursuivant, cet observateur nous dit : « dites à M. Ousmane Gaoual de comparer les comparables« .