Mamadi Doumbouya : le populisme et la politique politicienne sont différents de l’humanisme.
Au mois de juin de l’année dernière, une jeune fille a perdu ses deux parents biologiques dans un incendie. Les Guinéens de manière générale ont été très émus par ce drame. Informé sans doute par les réseaux sociaux, le Colonel Mamadi Doumbouya a pris la décision d’adopter cette fille qui était devenue soudainement une orpheline. Quoi de plus normal.
En effet, elle avait plus que jamais besoin de parents de substitution afin d’avoir une vie stable à l’instar de ceux et celles de son âge. Beaucoup avaient perçu dans ce geste du Colonel Mamadi Doumbouya des relents de populisme et de politique politicienne. Mais personne ne pouvait oser exprimer en ce moment des réserves quant à « l’acte humanitaire » du chef de la junte militaire. Avec le temps, les choses se précisent.
En effet, le public vient d’être informé que le Colonel Doumbouya a offert une maison à sa » fille adoptive ». Si on peut être heureux pour cette jeune fille qui dispose désormais d’un toit après la disparition tragique de ses père et mère, on ne peut s’empêcher de se poser certaines questions. D’où proviennent les fonds qui ont permis l’acquisition de cette maison ? Combien coûte-t-elle ? Si Mamadi Doumbouya peut offrir une maison à sa » fille adoptive », combien de maisons offre-t-il à ses propres enfants ? A-t-on besoin de rendre publique via les médias une donation faite à son enfant ? Que cherche Mamadi Doumbouya en faisant de la publicité autour d’un geste qui aurait dû rester discret à défaut d’être secret ?
L’émotion ne doit pas effacer la raison. Les Guinéens doivent être plus rigoureux vis-à-vis de leurs gouvernants dans la gestion de la chose publique. Surtout qu’au même moment, le CNRD et sa chose qu’est la CRIEF sont en train de chasser les dirigeants du régime défunt en raison de malversations présumées dans la gestion des biens publics. Ce qui vaut pour les autres doit valoir pour les membres de la junte militaire et tous ceux qui gèrent le pays avec eux. Mais il ne doit y avoir aucune illusion.
La prétendue lutte du CNRD contre les infractions économiques est une farce.