Mamadi qui a trahi son homme et bienfaiteur, trahira son peuple martyr.
Celui qui se fait appeler, abusivement, Président de la République, en Guinée, comme s’il voulait se convaincre qu’il en était un dans la surenchère qui le caractérise, n’a pas lu que « la trahison est une question de dates« , parce qu’il n’a pas le goût de la lecture ni n’en a la capacité. Il n’en a pas besoin d’ailleurs, parce qu’il a une vocation naturelle, voire innée, à trahir, tromper et décevoir, en soignant les apparences, en tenant un langage hypocrite.
L’ancien légionnaire français incorporé dans l’Armée guinéenne à la tête d’une unité d’élite, les forces spéciales, avance masqué et s’est montré incapable de loyauté. Il a prêté serment de servir la République mais l’a mise à genoux en piétinant ses institutions, en bafouant tous ses symboles. Il a fait allégeance au Professeur Alpha Condé qui l’a fabriqué de toutes pièces mais l’a surpris dans son sommeil pour le renverser, a abusé de sa confiance pour l’exposer à toutes les humiliations.
C’est au tour maintenant des Guinéens qui l’ont applaudi d’avoir accédé au pouvoir par les armes dans un bain de sang d’être déçus et trahis par un homme pour lequel, « la fin justifie les moyens », dont le parcours est jonché de cadavres, tâché du sang d’innocents qui ont eu le malheur de croiser son chemin ou l’outrecuidance de s’opposer à ses desseins obscurs. Il n’y a aucun doute qu’il finira dans les poubelles de l’histoire. En attendant, il se comporte en bourreau impitoyable d’un peuple qu’il veut avoir à ses bottes, qu’il prétend asujétir et violer alors qu’il avait promis dans sa duplicité de lui faire l’amour.
Charles Bukowski a raison lorsqu’il affirme que : « le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance« .
Le chef de la junte guinéenne est versé dans un excès de confiance si pathétique et tel que l’on ne peut pas croire qu’il ne soit pas stupide comme personne. Il avance avec l’insouciance des imbéciles et l’audace des idiots. Jusqu’ici, il avait réussi à bien cacher son jeu trouble et à tromper la vigilance de tous par de faux fuyants. Il le fait toujours à l’envers.
Mais, l’idée absurde de candidature qui trotte dans sa tête, la boulimie du pouvoir qu’il manifeste, éhontément, alors qu’il n’a pas d’aptitudes ni aucune légitimité à diriger un pays seront ses erreurs fatales. Lui, qui a prétendu avoir beaucoup appris de l’histoire de son pays qu’il connaît à peine, parti à l’étranger très tôt, n’ayant aucun bagage, pour ne pas s’aventurer sur des chemins interdits, s’engage dans un suicide volontaire. On ne peut renier sa parole, trahir ses engagements, mentir à son peuple et l’opprimer et s’attendre à autre chose que le châtiment de la malédiction divine et de la révolte populaire. Tous les traîtres et les renégats sont destinés à la potence.
Le Maréchal Petain, aussi, comme lui, avait pactisé avec le diable au détriment de sa patrie qu’il avait servie auparavant avec un certain héroïsme. Il avait pensé infléchir le cours de l’histoire en sa faveur et rallier tous à sa cause servile. Mais, la France de la résistance et de la liberté, de la dignité nationale, incarnée, en grande partie par le Général De Gaulle qu’il ne faudrait pas insulter en le comparant à un prétorien boiteux, a triomphé de son appétit gargantuesque du pouvoir et de ses trahisons nombreuses. Chassé du pouvoir et banni, il a fini ses jours sur l’Île d’Yeu, peu fière d’abriter sa tombe, misérable et déchu de sa nationalité, dans le déshonneur et la décrépitude totale. Son nom est associé au régime de vichy honni par tous les français.
Mamadi Doumbouya qu’on ne peut anoblir et auréoler de la distinction de Général réservée aux élites militaires pourvues « de science et de conscience », devrait, même s’il faut en douter parce qu’il n’a pas de passé intellectuel ni culture générale, connaître cette fresque de l’histoire de France, un pays qu’il a servi sous le drapeau. L’ancien caporal de la légion étrangère française, sorti de l’estime de ses compatriotes, dégoûtés par ses dérives autoritaires et fantasmes de pouvoir est prédestiné, lui aussi, à une horrible fin, à un des destins les plus tragiques.
Comme jadis Pétain, il n’est pas loyal à ses compatriotes et veut préempter un pouvoir qu’il a usurpé, et ne peut en aucun cas dribbler le temps et le sort. Les Guinéens sont édifiés à propos de ses mauvaises intentions et sont au courant de toutes ses magouilles. S’il ne se ressaisit pas, personne ne voudra se souvenir de lui, dans la mémoire collective, la Guinée, blessée et offensée par lui, qui le considérera comme une des grosses plaies et tares de son histoire contemporaine, le maudira, à jamais.
Récemment, il a été pris la main dans le sac avec un prêt de 2 milliards de dollars que son régime prédateur a sollicité d’un groupe chinois contre une lourde hypothèque des revenus attendus du projet Simandou qui, par sa taille et ses retombées financières, est l’une des obsessions du Chef d’Etat, par accident, étant donné qu’il en fait son affaire du siècle. S’il n’y avait pas eu fuite du document qui est tenu secret, les Guinéens auraient été grugés. Le CNT, tenant lieu de parlement provisoire, dirigé par un pantin et médiocre arriviste, n’a pas été saisi, l’opinion a été tenue à l’écart. En plus d’être devenue une plaque tournante du trafic international de la drogue, la Guinée est candidate sous la junte au blanchiment de l’argent sale et glisse peu à peu dans la pègre mondiale.
On parle beaucoup du surarmement de la junte et s’interroge souvent sur la provenance des ressources qui servent à financer la répression et la campagne de terreur contre les Guinéens qui refusent de se coucher devant le tyran et de plier face à une dictature rampante. Nos enquêtes ont permis de révéler que Guinea Aluminium corporation ( GAC), entreprise des émirats Arabes-Unis a « craché au bassinet », 150 millions d’euros qui ont servi à l’achat d’armes dans ce pays du Golf. Une saignée financière pour mater le peuple conscient et patriote qui s’avisera de se rebeller contre la velléité affichée de confiscation du pouvoir, la domestication des Guinéens, la privatisation et l’appropriation programmées du pays.
Aujourd’hui, la Guinée est prise en otage par Mamadi et son clan mafieux et abject composé de copains et coquins, de membres de sa famille et de sa tribu, de proches et de leurs familles aussi qui découvrent les délices du pouvoir, sont ivres de privilèges et avides de reconnaissance sans repères ni qualifications.
Pour tout ce ramassis de personnes coptées à la hussarde et placées frauduleusement dans les sphères de l’Etat et les arcanes de l’administration, la conservation du pouvoir est désormais une question de vie ou de mort. Alors, ils mourront de n’avoir pas compris qu’ils ne sont pas éternels, qu’ils sont aussi vulnérables que ceux qu’ils combattent, que le pouvoir n’est pas une fin en soi, n’est l’apanage de personne, qu’il finit par brûler les doigts de ceux qui n’ont pas appris à y renoncer lorsque le moment de partir arrive, l’heure de faire ses adieux sonne.
« Mieux vaut partir 5 ans trop tôt que 5 minutes plus tard« , a conseillé De Gaulle, un Général, digne ce nom, averti et lettré, contrairement à un autre qui se glorifie de l’être sans aucun pedigree ni étoiles.
A méditer, même pour un rustre qui n’a pas de cervelle ni conscience de rien.