Me Béa tacle Charles Wright
La semaine dernière, le ministre de la justice Alphonse Charles Wight a estimé que : « Me Béa doit revoir ses cours. Il en a besoin. Il a besoin en toute honnêteté et en tout professionnalisme, quand on est auxiliaire de justice, on doit aider la justice (…) Mais, pour eux, quand Charles doit comparaitre, c’est une victoire pour eux. C’est une victoire pour la justice et nos institutions. Cela ne m’ébranle nullement pas”.
Poursuivi par des leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) pour « dénonciation calomnieuse, diffamation, injures publiques, violences et voies de faits, et abus d’autorités« , le ministre Charles Wright a estimé que Foniké Mangué et Cie devraient « éviter des procédures qui n’ont pour objectif que de ternir ou jeter du discrédit sur une institution qui est en train de faire montre de beaucoup de foi, de courage et d’abnégation”.
Pour lui, « on veut jeter du discrédit sur la justice, mais c’est cette justice qui donne raison même parfois dans des dossiers contre l’Etat. Je suis fier de cette justice-là aujourd’hui. Je suis fier que les magistrats agissent en toute indépendance sans aucune ingérence des pouvoirs politiques. C’est cette justice que nous voulons pour notre pays (…) d’aucuns pensaient que le Garde des Sceaux n’allait pas se présenter. C’est mal connaitre l’homme. Est-ce qu’aujourd’hui, on peut être dans la refondation du CNRD, et s’exclure d’un processus légal ? Ce n’est pas possible. Nous sommes contents que cela puisse servir d’exemple à tout le monde qu’en Guinée plus que jamais, nul n’est au-dessus de la loi« .
Ses avocats soutiennent qu’il bénéficie d’un privilège de juridiction. Un argument que conteste Maitre Salifou Béavogui, avocat de Foniké Mengué et Cie, en demandant au juge de « tenir à équidistance toutes les parties. Ce n’est pas le poids des parties qui compte. C’est la loi qui doit être appliquée (…) Le prévenu n’a pas produit un titre. Il est question de qualité. Nous ne sommes pas dans une autre procédure ».
« Nous sommes en droit de le poursuivre »
Soulignant que : « nous défendons des libertés et principes », Me Salifou Béavogui a précisé que ses clients « sont venus en Justice parce qu’ils ont été victimes d’infractions. Quand on vient dire que le prévenu est un magistrat, donc qu’il bénéficie d’un privilège de juridiction, mais nous sommes dans un régime d’exception. C’est la charte de la transition qui gouverne le pays actuellement (…) quand il (Charles Wright, ndlr) commet un acte infractionnel, il n’a ni privilège ni immunité. Nous sommes en droit de le poursuivre ».
Me Bea a demandé au Juge (Ibrahima Sory 2 Tounkara, ndlr) de « rentrer dans l’histoire. La roue de l’histoire tourne. Nous sommes déjà des sacrilèges. Nous avons beaucoup risqué pour défendre des indéfendables. Foniké Mengué n’a rien fait sauf dire : « Nous voulons que le pays soit comme ça’. Quand ça ne va pas, on le prend et on le met en prison« .
Pour un commentateur, « que ce soit ce Juge Tounkara ou un autre, les mentalités de nos magistrats changeront difficilement. Ils sont au service du pouvoir et non de la République. Ce qui est malheureux, c’est que c’est la règle dans tous les pays en panne de démocratie ou de dictature. Les pays occidentaux ont leur part de responsabilité dans ça. Surtout cette France qui soutient des régimes comme celui du CNRD du Colonel Doumbouya ».
Oumou BARRY