Contre La sansure

Morissanda et Mory Condé ont cherché à convaincre les diplomates accrédités à Conakry

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Hier, le ministre des Affaires étrangères et son homologue de l’Administration du territoire et de la Décentralisation ont animé une conférence de presse dédiée au corps diplomatique accrédité en Guinée, pour leur démontrer que le chronogramme de la transition guinéenne se déroule comme convenu avec la Cedeao. Sont-ils parvenus à le faire ?

Nombre d’observateurs estiment que « Morissanda et Mory Condé ont cherché à convaincre les diplomates accrédités à Conakry, mais ces derniers savent que la situation n’est pas réellement celle que les conférenciers ont dépeinte. Quand Mory Condé dit avec insistance que tous les leaders qui appellent à des manifestations, lorsqu’il y a des violences, ils vont payer les frais, parce que leur responsabilité sera établie, tous savons qu’il parle De Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré, qu’ils veulent exclure du jeu politique… s’il y a des violences, ce n’est pas du fait des manifestants, mais des forces militaires et paramilitaires du gouvernement et du CNRD, qui violent la Charte de la transition ».

Pour l’un de ces observateurs « Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré ont été forcés à se refugier ailleurs. Kassory Fofana et d’autres ont cru que la Justice serait équitable, mais aujourd’hui ils sont illégalement détenus par cette Justice téléguidée. On a vu ce qui leur est arrivé avec leurs domiciles. Dans le cas de Cellou Dalein, ils l’ont même rasé alors qu’un dossier était pendant devant les tribunaux. Cette affaire d’Air Guinée ne tenant pas la route, ils veulent créer d’autres. Ces gens là (CNRD, son gouvernement et des autorités du CNT) ne sont pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel ».

Mory Condé veut retirer les agréments des partis politiques et forces sociales membres des forces vives (FVG).

Le ministre Mory Condé se veut clair : « les partis politiques qui vont appeler à des manifestations sans les encadrer tel que c’est dit, demain ou après demain, lorsque les faits seront établis contre eux, on va retirer leurs agréments. Cela est très clair. Il ne faudrait pas que demain, un ambassadeur dise qu’en Guinée, on commence à violer les principes démocratiques« . Seulement, une telle décision pourra-t-elle être acceptée par la Cedeao  membre du G5 Guinée et les quatre autres (Nations-Unies, Union européenne, France et États-Unis), qui connaissent le poids des forces vives sur l’échiquier sociopolitique guinéen ? Un poids que Colonel Doumbouya et son cousin et chef de parti politique, Siaka Barry, ont reconnu lors du lancement du dialogue social de mars et avril 2022.

Invité de l’émission ‘Mirador’ de FIM Fm, Dr Sékou Koureïssy Condé, président du parti ARENA, a estimé qu’il faut mettre « rapidement en place, un comité ad-hoc civilo-militaire, demain matin pour dire voilà ce que nous avons comme acquis et voilà ce qui reste à faire. Ce qui reste à faire c’est la situation politique des détenus politiques, la situation de ceux qui sont en exil et quoi d’autres, il n’y en a pas beaucoup. La tâche principale, est d’accepter de se rencontrer. Parce que la réalité qui est derrière les rideaux, c’est la réalité militaire, c’est cela la véritable force d’orientation. C’est-à-dire que le pouvoir est militaire, c’est une transition militaire. Il ne faut pas vider l’essence de ce dont il est essence. C’est eux qui nous ont conduits que nous avons accepté et même accompagné ».

Dr Sékou Koureïssy Condé, président du parti ARENA, a estimé qu’il faut mettre « rapidement en place, un comité ad-hoc civilo-militaire… »

 

Le président de l’ARENA, ancien Médiateur de la République poursuit : « Je propose donc un comité ad-hoc, civilo-militaire naturellement piloté par l’Etat, par le gouvernement mais que les acteurs politiques, de la société civile et des acteurs militaires chapeautés par l’exécutif se retrouvent pour dire : premièrement, la durée est vidée ; deuxièmement, les institutions sont en place et fonctionnent ; troisièmement, quelles sont vos revendications et quelles sont les garanties que vous demandez ? Ce sont des questions qu’on devrait poser à la classe politique et naturellement, voilà les garanties que nous demandons et voilà les garanties que nous vous donnons... »

Pour un observateur, « il est temps que le Colonel Doumbouya réalise la gravité de la situation et l’urgence d’opérer des changements, car avec ses équipes au CNRD, au gouvernement et au CNT, les choses ne bougent pas dans le bon sens. Il est en train de devenir pire que Dadis Camara. Ses gens vont le lâcher et se sauver en le laissant seul dans le bateau…« .

Khady THIAM

Collaboration B. O. MAHMOUD

 

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