On voit un peu plus clair dans les propos défaitistes et dépités, récemment tenus par le Général Tiani qui, pour ceux qui l’auraient oublié, ont consisté à faire comprendre, à mots à peine voilés, que la lutte contre les groupes armées est perdue d’avance. Et, pour cause? De l’aveu même du chef de la junte nigérienne, l’ennemi reste invincible, parce qu’il dispose de plus de troupes, d’armes et de munitions, de plus d’argent, bref, il est plus fort.
Un ton de capitulation qui sonne mal, parce que l’homme qui parle ainsi a justifié son coup de force incongru par sa faculté personnelle et celle de ses comparses à éradiquer, en un claquement de doigts, l’hydre terroriste, c’est-à-dire, réussir où le pouvoir civil, démocratiquement établi, accusé d’intelligence avec l’ennemi, aurait lamentablement échoué. Hasard de calendrier ou ironie du sort pour des souverainistes auto-proclamés, des justiciers, de façade?
En tout cas, c’est à l’occasion de la fête commémorative de l’indépendance nationale que le cassandre nigérien a fait sa révélation fracassante. Avec la suite des événements, l’on comprend qu’il prépare l’opinion aux négociations qu’il a l’intention sournoise d’engager avec les groupes armés, qu’il est incapable de défaire, en vue d’obtenir une trêve forcée pour lui permettre d’avoir un répit salvateur, par la même occasion, accroître ses chances de survie, chaque jour, plus maigres.
Le jour, on fanfaronne pour passer pour héros devant son peuple, la nuit, on supplie, pour obtenir un sursis, telle est la nouvelle posture ambiguë de putschistes, se trouvant entre la vie et la mort.
Le Général Aboudrahmane Tiani, vient de dépêcher, en catimini, une forte délégation auprès de Mahmoud Sallah (voir la liste en bas, ndlr), président du FPL, afin de lui forcer la main pour rentrer dans les rangs. Le FPL a, à son actif, des coups d’éclats, comme les actes de sabotage de la société nigérienne d’exploitation du pétrole.
Un autre groupe le front patriotique pour la justice -FPJ-a réussi à enlever des personnalités militaires du régime. Ils ont mis Tiani et toute sa suite à genoux en ralentissant l’activité économique avec l’arrêt de la production pétrolière, en révélant les failles sécuritaires d’une junte comparable à un tigre en papier. Clanique et tribal, le putschiste en chef, pour toucher la corde sensible lui a envoyé des notables de la communauté toubou.
Les émissaires express du Général Tiani, ressortissants d’Agadem, de Termit et du Kawar , ont été chargés de délivrer le message suivant aux résistants, très menaçants pour la junte au pouvoir: pour leur tranquillité, Tiani et sa bande sont disposés, à toutes les concessions en dehors de deux, à leurs yeux, taboues, à savoir la libération de leur otage, Mohamed Bazoum, Président légitime du Niger, une éventuelle renonciation au pouvoir, arraché au peuple.
Droits dans leurs bottes, les dirigeants de la rébellion armée, ont fait savoir qu’ils ont reçu la délégation, parce qu’elle est essentiellement composée de sages et notabilités de leur terroir, donc par respect des valeurs et traditions sacrées africaines. Il a été fait remarquer aux visiteurs que leur médiation est sans objet dans la mesure où le Général Tiani, porte seul la responsabilité des malheurs du Niger et de son peuple.
S’il est de bonne foi et sincère, il sait ce qu’il y a lieu de faire pour une sortie de crise heureuse qui pourrait être discutée après la désignation d’un médiateur digne de confiance, bien entendu, qui ne viendra pas du Burkina Faso ni du Mali, engagés dans un pacte avec le diable. Enfin, il a été martelé que les deux revendications, sur la table, non négociables, demeurent, l’élargissement, sans conditions, du Président renversé Mohamed Bazoum suivi d’un retour, sans délai, à l’ordre constitutionnel. Ni plus, ni moins.
En Clair, si le Général Tiani, semble prêt à tous les compromis pour sauver sa tête et se maintenir au pouvoir, en face de lui, son opposition armée , est disposée à tous les sacrifices pour que le Niger renoue avec la démocratie, l’Etat de droit, les Nigeriens aussi recouvrent la liberté et la dignité perdues dans la paix et la prospérité.
En somme, la tyrannie des intérêts personnels et égocentriques, diamétralement opposés à la lutte noble pour l’émancipation collective. On sait de quel côté est la vérité et la justice, on peut deviner aussi lequel des camps gagnera si tant est que le bien est au-dessus du mal, le peuple arrive toujours à bout de toutes les dictatures.
Samir Moussa
La liste des émissaires est ainsi qu’il suit :
– Brahim Moussa Ekede
– korey Mal Mahadi ( chef de groupement de Termit)
– Bougar Souleymane ( chef de tribu d’Agadem)
– koney Kosso Anour ( chef de tribu d’Agadem)
– Mahamat oumar ( chef de tribu)
– Lawal Galima Moukri
– Moussa Allahimi
– El Adam Hissein ( ancien député du Kawar)
– Laouel Taher ( acteur de la société civile du Kawar)
– commandant Adam Hassan ( com GNN du Kawar)
– Hissein egreymi
– Elima Molia Bezey
– kounouma Ganai Wahali
– Mahamat Hassan Sidi ( cadre d’Agadem)
– Moli Sanoussi ( cadre d’Agadem)
– Sanoussi Ganai ( cadre d’Agadem)
– Mahamat Mahdi