Contre La sansure

Niger: La junte s’essouffle, la rue aussi

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Sale temps, pour les juntes au Sahel. Tandis que celles du Mali et du Burkina sont pétrifiées face à la montée en puissance des groupes terroristes qui gagnent du terrain et imposent leur loi, celle du Niger, croule sous le poids des sanctions et de l’isolement du pays, surtout peine à mobiliser la rue qui se rend compte qu’en face, il n’y a pas de sincérité ni de consistance. Le compte à rebours, peut commencer, pour une chute inexorable.

Le CNSP a ses jours comptés , lâché et acculé de toutes parts. La situation est devenue intenable, en attendant, l’épilogue programmé. C’est dans cette ambiance de fin de règne que des officiers, ont contacté discrètement, des meneurs des mouvements de rue, originaires de l’ouest du pays comme eux , pour leur demander de ne plus s’en prendre à l’ancien président, Mahmadou Issoufou, pour ne pas fâcher le chef de la junte, le général Aboudrahmane Tchiani dont il est le mentor attitré et mauvais génie malfaisant.

Les jeunes manifestants n’ont pas obtempéré. Ils ont fait savoir, au contraire, à leurs interlocuteurs qu’ils ne peuvent s’engager à continuer à soutenir les putschistes que s’ils sont assurés en retour d’obtenir la tête de Mahmadou issoufou, leur bête noire. Un dialogue de sourds qui a démobilisé dans les rangs des soutiens de la junte. Ce n’est pas, cependant, la seule raison de l’essoufflement des manifestations à Niamey en faveur du pouvoir arbitraire et illégal qui s’y est installé.

Les mobilisations qui n’ont rien de spontané, coûtent cher à une junte exsangue. Les caisses de l’Etat, sont littéralement vides, comme l’atteste la lettre circulaire du ministre de l’économie et des finances du gouvernement bidon en place, qui impose des restrictions drastiques des dépenses publiques, désormais, limitées à la portion congrue : sécurité, éducation, santé, salaires, pensions, et bien sûr la prise en charge des putschistes et de leurs acolytes, insatiables.

Par ailleurs, les acteurs de la société civile acquis à la cause de la junte se livrent une guerre sans merci à cause du partage de l’argent public qui leur est distribué, du désir ardent de chaque entité de supplanter l’autre.

Pendant ce temps, les partisans du Président Mohamed Bazoum, plus nombreux, qui n’entendent pas baisser les bras, sont muselés, traqués par les forces de répression d’un régime sauvage. Les services de sécurité les épient sur toutes les plateformes afin de procéder à leur interpellation extra-judiciaire. Au mépris de la liberté d’expression, on ne veut entendre qu’un seul son de cloche, celui qui laisse croire que les putschistes bénéficient d’une forte adhésion populaire. Alors que les populations se détournent de plus en plus d’une junte qui les clochardisent , veut les maintenir dans une camisole de force.

En tout cas, tous les signaux au Sahel, indiquent la fin imminente des juntes dans la région et la disparition violente et tragique de leurs auteurs diaboliques. Ce ne serait que justice pour les peuples opprimés et une renaissance formidable pour des démocraties, aujourd’hui, hypothéquées.

Docteur Mohamed CAMARA

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