Contre La sansure

Nous sommes en train de commettre la même erreur, sans doute fatale, de nos aînés sous la dictature du PDG.

0

Au moment où la terreur de la junte mafieuse du CNRD s’abat sur le pays, chacun se tait et se terre dans son coin en pensant sauver sa tête simplement en se tenant tranquille loin de toute mobilisation citoyenne.

L’histoire nous a démontré que cette attitude a été interprétée comme une lâcheté par le pouvoir. La répression a été terrible de 1958 à 1977. Il a fallu la révolte puissante et spontanée des femmes de Conakry le 27 août 1977 pour que le pouvoir recule et que la peur change de camp. Le peuple en colère fait peur aux dictateurs.

Après l’ignoble assassinat du général Sadiba Koulibaly qui n’a occasionné aucun remous au sein de l’armée, Mamadi Doumbouya a voulu pousser son avantage en neutralisant les leaders emblématiques du FNDC représentant le fer de lance de la lutte citoyenne pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Le communiqué du Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry était un ballon d’essai pour connaître la température de l’opinion. Notre apathie générale a conduit tour à tour les responsables militaires et civils de la milice armée du CNRD à officialiser le déni systématique de la disparition forcée de Oumar Sylla dit Foniké Manguè et Mamadou Billo Bah.

Nous avons la force de les contraindre à nous dire la vérité. Ils ont en face : les deux anciens frères ennemis le RPG et l’UFDG qui sont les deux partis capables de mobiliser les populations dans tout le pays et les syndicats soutenus par la majorité des travailleurs.

Ensemble, unis et solidaires, ils vaincront ce groupuscule militaire qui n’est pas soutenu par l’armée régulière.

Le RSP du général Diendéré était plus redoutable que le GFS de Mamadi Doumbouya. Si nous déclenchons une grève générale illimitée suivie d’un mouvement de défiance totale au pouvoir de tous les représentants civils et militaires de la junte sur toute l’étendue du territoire national, Mamadi Doumbouya partira.

Il est de la responsabilité des dirigeants de toutes les Forces Vives de la Nation de décider de lancer dans les plus brefs délais ce vaste mouvement de désobéissance civile.

Sans action d’envergure, personne ne sera à l’abri de la folie meurtrière de Mamadi Doumbouya soutenu par ses godillots civils les plus zélés.

Trêve de supputations inutiles, agissons. Foniké Manguè et Mamadou Billo Bah ont fait preuve de leadership courageux en montrant à la jeunesse la seule voie à suivre pour briser la fatalité du chômage de masse et l’espérance trahie.

À cet instant précis, nous ne savons pas s’ils sont vivants ou s’ils sont tombés en martyrs. Cette jeunesse qui a tant donné à notre pays doit poursuivre la lutte en n’abandonnant pas ses chefs à leur triste sort.

C’est bien triste, mais nous sommes obligés de nous battre pour rendre notre pays libre et agréable à vivre.

Tous ces pays occidentaux qui attirent nos jeunes comme des aimants sont passés par la case de lutte pour leurs droits politiques et économiques.

« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent »

Alpha Saliou WANN

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?