Contre La sansure

Nouveau président au Sénégal, nouvelle constitution au Togo

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Alors que le Sénégal fête son 5e président dont le coup KO en a surpris plus d’un, le Togo s’est couché ce lundi dans une 4e république et s’est réveillé ce mardi, dans la 5e république avec une nouvelle constitution plébiscitée par 89 élus du peuple. Des événements politiques inédits qui ont en commun, la vitesse à laquelle ils sont intervenus.

Si les Sénégalais ont rejeté, presqu’en bloc, le pouvoir de Macky Sall et ont massivement donné leurs voix à Bassirou Diomaye Faye, le candidat anti-système qui a connu un parcours en P, c’est-à-dire, prison, privations et…pouvoir, les députés togolais ont également, dans un élan d’ensemble, bouleversé les us et coutumes électoraux de leur pays, en votant pour une loi fondamentale qui déleste le chef de l’Etat de bien de ses pouvoirs. A Dakar comme à Lomé, c’est un nouveau vent politique qui souffle sur un peuple avide de changement.

Ainsi, Bassirou Diomaye Faye qui aura bientôt entre ses mains les clés du palais présidentiel, lorsqu’il se rendra en visite officielle au Togo, trouvera en face de lui, un président de la république qui n’est plus élu directement par le peuple, mais ses représentants à l’Assemblée nationale. La raison est toute simple, la nouvelle constitution, dont le projet a été porté, non par tout le parti au pouvoir, mais quelques députés issus de ses rangs, si elle est promulguée par Faure Gnassingbé, l’actuel président de la république, fera passer le Togo du régime présidentiel à celui parlementaire, avec un président élu…par les députés et les sénateurs, pour un mandat unique de six ans. Le fait est assez rare, sur l’échiquier politique du continent, pour ne pas ravir les feux de l’actualité.

Toutefois, si certains saluent cette innovation politique majeure qui confinera désormais le président de la république dans un rôle aussi symbolique que celui du roi d’Angleterre, et concentrera le pouvoir dans les mains d’un président du Conseil des ministres, d’autres, notamment des partis de l’opposition et des mouvements de la société civile sont vent debout contre. Les évêques demandent même au chef de l’Etat de ne pas promulguer la nouvelle constitution, et d’engager plutôt un dialogue inclusif. Sauf que le temps n’est plus l’allié du Togo politique dont le mandat des députés a échu depuis trois mois où les élections législatives sont prévues dans quelques trois petites semaines!  Faut-il encore instaurer un énième dialogue alors qu’il faudra bien renouveler la composition du Parlement monocolore qui est considéré, à raison, comme une caisse de résonnance du pouvoir? Une occasion pour l’opposition de renverser la tendance et pourquoi pas, prendre la plénitude du pouvoir, le président du Conseil des ministres, étant le chef du parti qui sortira majoritaire des prochaines législatives.

Mais, les décisions d’envergure nationale, rencontrent, rarement, l’unanimité. Surtout quand, comme au Togo un déficit, pour ne pas dire un fossé abyssal, a eu le temps de se creuser entre une partie du peuple et ses gouvernants. Questions: Faure Gnassingbé que cette constitution pourrait arranger, se contentera-t-il, désormais, d’inaugurer les chrysanthèmes? Ou alors, deviendra-t-il ce président du Conseil des ministres, si son parti, l’UNIR, se hisse encore comme parti majoritaire aux prochaines législatives? Le Togo qui est toujours resté sous la coupe d’«hommes forts», pourra-t-il s’accommoder de cette nouvelle donne qui confère le pouvoir aux députés et aux sénateurs de désigner le président de la république et celui du Conseil des ministres?

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