Pourquoi y a-t-il eu coup d’état, si l’objectif était de nous servir la même chose ?
C’est un secret de polichinelle, le retour des vieilles pratiques jugées dictatoriales sous le régime d’Alpha Condé. Le CNRD en fait un mode de gestion ; hélas ! L’opposition embastillée. L’obsession de mettre sous cloche des voix dissonantes avec pour bras d’exécution la justice.
C’est alors à se demander logiquement, pourquoi y a-t-il eu coup d’état, si l’objectif était de nous servir la même chose, pourtant abondamment dénoncée dans les temps ?
Les exemples courent bien les rues. Ils crèvent les yeux et douchent l’espoir de voir le pays retrouver le chemin du renouveau.
On peut citer entre autres, la personnalisation de l’administration et du pouvoir, l’instrumentalisation de la justice. Pour preuve, l’emprisonnement des leaders d’opinions dont le seul crime, on ne peut en douter, est d’avoir exprimé toute leur exaspération quant à la conduite de la transition.
Et pourtant, le 5 septembre 2021, c’était une lueur d’espoir pour une bonne partie de la population. C’était une bouffée d’oxygène d’entendre les nouvelles autorités promettre la fin de l’arbitraire et s’engage à poursuivre la dynamique de l’unité et du progrès.
Que s’est-il passé pour que cette boussole soit crispée ?
On constate avec beaucoup d’amertumes et de regrets que les paroles de l’homme du 5 septembre n’ont pas été suivies d’effet. La conséquence d’un manque réel de volonté.
En toute logique, le bilan est moins élogieux. La junte s’est évertuée à dénoncer sans y apporter de solutions concrètes.
Ces militaires au pouvoir doivent rassurer toutes les parties prenantes, puis observer la neutralité. C’est en cela que les solutions seront trouvées à la crise qui s’enlise et la junte rentrera ainsi dans l’histoire de ce pays.
Que des personnes aux agendas personnels, tapis dans l’ombre, ne continuent pas à détourner le CNRD de ses objectifs de départ. Le gouvernement et le président de la République, pour leur part, doivent être des sentinelles pour garantir et promouvoir l’unité nationale, la stabilité du pays.
Mamoudou Cissé
Étudient Guinéen au Maroc