Contre La sansure

Procès du 28 septembre : des airs de récréation ! (Édito- Mognouma)

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Tout le mérite au CNRD, d’avoir organisé ce procès d’une autre dimension, qui aurait été, sous le règne d’Alpha Condé, une réalité d’une autre époque.

Cela se confirme par la qualité au goût révoltant de l’enquête préliminaire, ainsi que par le travail au goût d’inachevé, effectué par les juges d’instruction, constitués à cet effet.

Mais à la décharge de ces derniers, la menace des accusés, alors au contrôle de toute la chaîne de sécurité, s’estimant protégés par un régime complaisant.

« Les juges d’instruction ont écrit, à l’époque, à tous les responsables des unités qui étaient présentes sur le terrain ainsi qu’aux différents chefs d’États-majors, en vue d’avoir la liste des agents déployés ce jour du 28 septembre au stade, pour le maintien d’ordre. Jusqu’à la clôture de l’instruction, personne n’a fourni cette liste » s’est plaint un des avocats des victimes.

Pire, ajoute un autre avocat de la partie civile, il n’y a eu aucune enquête balistique pour connaître l’origine des balles qui ont tué les manifestants. Et de conclure, que c’est pourquoi, il ne faut s’étonner de n’entendre parler que de Toumba Diakité, comme si celui-ci est le seul qui a été au stade, tirer sur toutes ces victimes.

Ces insuffisances notoires dans la gestion de ces évènements, peuvent être rédhibitoires à la manifestation de la vérité. Du moins, elles ne faciliteront pas à asseoir la conviction de l’opinion, dont l’appréciation non moins négligeable, nécessaire à la crédibilité du verdict qui sera rendu.

Les accusés le savent bien. Leurs avocats aussi. Les débats sont alors volontairement détournés. Toumba Diakité caricaturé et présenté comme le monstre en personne, a été le premier à s’y essayer. Et ça semble bien lui avoir réussi.

Il a pu, c’est sûr, redorer son image. Les récits captivants, cohérents et mieux charpentés de l’ancien aide de camp, le font passer pour la victime d’un régime dont il semble être le véritable héros.

Cependant, Il n’y avait pas de place pour l’émotion

Avec le capitaine Dadis Camara, l’élément central du procès, cela semble être la même stratégie de conquête de l’opinion. Sauf que, contrairement à son aide de camp gratifié d’une ostensible adoration dans l’opinion, l’ancien Président de la junte au pouvoir, au moment des faits, s’emmêle plutôt les pinceaux.

C’est un constat largement partagé. Ses récits peu cohérents et parfois contradictoires, ont du mal à faire basculer l’opinion.

Des airs de récréation, qui font fendre le cœur des victimes. Elles et bien d’autres, sont surpris que les débats ne déclenchent pas une volée de bois vert qui doit conduire à un opprobre national pour les massacres des citoyens innocents.

En attendant les confrontations et le défilé des témoins qui pourraient probablement ramener l’émotion, le CNRD, lui, pourrait profiter de cette ambiance cyniquement dérivante, qui détourne l’attention de l’opinion, sur sa gestion du pouvoir, faite de mépris.

Mognouma

DjomaMedia

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