Ne le voyez-vous pas ? Les futilités prennent de plus en plus le dessus dans la vie de notre nation. Les hommes de vertu se font rares dans la gestion de l’État. La fainéantise est honorée, la médiocrité érigée en modèle pour être célébrée. Êtes-vous conscients de la gravité de la situation ?
Regardez bien ceux qui deviennent aujourd’hui les visages de l’État, les figures de cette transition : qui sont-ils vraiment ? D’où viennent-ils ? Quel est leur parcours ? Que nous inspirent-ils, sinon malaise et inquiétude ?
Ne voyez-vous pas la place grandissante qu’occupent dans notre administration des hommes et des femmes sans foi, sans morale, sans repères, qui passaient leur temps à proférer des injures sur les réseaux sociaux ?
Je suis inquiet. Très inquiet. À cette allure, rien n’inspire confiance. Rien n’est juste, rien n’est sérieux, rien de normal, rien ne reflète les valeurs cardinales qui fondent la vie d’une nation. Nous devenons un peuple à la dérive, une nation en ruine, une République abandonnée.
Cela doit interpeller chaque fille et chaque fils de cette nation : si la peur nous éloigne de l’engagement citoyen, de la vérité, de la défense des intérêts collectifs, alors voilà ce que devient notre pays — livré à des individus qui n’ont ni le sens de l’État, ni la vertu, ni le respect des valeurs républicaines.
Si les intelligents, les compétents, les patriotes sincères désertent le champ politique, ils laisseront le pays entre les mains de médiocres qui finiront par confisquer notre avenir commun.
Il est temps de penser à la vie, à l’avenir, à la survie même de notre nation.
Un jour, le Président Lansana Conté disait : « Je n’ai pas le temps de m’occuper du passé, sinon l’avenir nous échappera. » Moi, je dirais ceci : il est temps de s’occuper de notre présent, sinon nous n’aurons aucun avenir.
C’est le cri de cœur d’un citoyen face à l’effondrement de l’État, à la démission des élites et à la dérive qui menace notre société.