Contre La sansure

« Si on veut que la Guinée soit sauvée, il faut qu’on discute tous ensemble… » (Sidya Touré)

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D’Abidjan où il séjourne depuis quelques mois, notamment en raison des harcèlements exercés sur des dirigeants de la classe politique et de  mouvements sociaux, le président de l’UFR se veut clair. Pour lui, « si on veut que la Guinée soit  sauvée, il faut qu’on discute tous ensemble. Car le dialogue ne peut pas se faire nous’’, dit-il à la junte avant d’inviter ses militants à ‘’poursuivre le travail de mobilisation sur le terrain. La Guinée nous appartient tous. Nous voulons que ce pays se développe. Et pour cela, il faut qu’on soit tous ensemble. Mais si nous tombons dans l’exclusion, le pays n’avancera pas.« 

Par téléphone, Sidya Touré s’est adressé aux militants, réunis en assemblée générale. « Nous sommes à la fin de l’année. Donc, je me devais de vous dire merci pour la résilience, pour le combat que vous faites pour la Guinée. Nous nous battons pour que le pays sorte de cette situation difficile que nous vivons aujourd’hui (…) Les militants de l’UFR ont montré leur détermination à poursuivre le combat. Malgré le chemin parcouru jusque-là, mais beaucoup reste à faire encore. Rien ne peut se faire en Guinée si nous ne faisons pas partie« .

Poursuivant, il a expliqué : « la communauté internationale a appelé à un dialogue inclusif en Guinée. Et si ce dialogue ne peut pas se tenir à Conakry, elle propose à ce qu’il se tienne ailleurs. Il peut se faire à Abidjan, Cotonou ou à Bissau. Mais ce n’est pas la première qu’une telle proposition est faite à la Guinée. Après le 28 septembre 2009, on avait tenu un dialogue à Ouagadougou, à Abuja. Ceux qui disent que ce n’est pas possible, nous l’avons fait par le passé. Qu’on ne nous dise pas que le dialogue ne peut pas se tenir ailleurs qu’en Guinée, parce que ce n’est pas vrai« .

Estimant que « le cadre du dialogue est en train de se dérouler dans ce qu’on espérait de mieux et dans ce qui doit être avancé pour qu’on s’entende mieux« , Lansana Kouyaté du PEDN explique : « normalement, c’est le vendredi qui était prévu pour la conclusion de tout ça. Mais les facilitatrices dans leur sagesse ont dû décider de reporter pour quelques jours. Parce qu’on veut rendre le travail parfait et rendre la cérémonie aussi belle« .

Lansana Kouyaté, président du PEDN.

 

Proche parmi les plus proches du CNRD du Colonel Doumbouya, Lansana Kouyaté semble souhaiter la mise hors course des leaders Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo. Il est convaincu que le Cadre de dialogue actuel, boudé par les principales forces sociales et politiques du pays, est malgré ce fait « le socle sur lequel le pays sera assis pour pas pour une année, deux ou trois ans mais pour longtemps. Il y en a au moins treize questions fondamentales. Si elles sont bien traitées, élaborées et appliquées, la Guinée pays sera longtemps dans la stabilité et dans la paix« .

« … ce sont les mastodontes de la classe politique »

Dr. Ousmane Kaba, président du PADES et fondateur de l’Université Kofi Annan a souligné que : ‘’Ma position est en faveur du dialogue inclusif. C’est vrai qu’il y a des difficultés, mais nous devons continuer à approcher nos frères parce que ce sont des mastodontes de la classe politique. Ils sont importants au niveau de la Guinée. Les sujets qui sont discutés au sein du cadre de dialogue ne concernent pas le CNRD plutôt. Ils concernent l’ensemble des guinéens. Il faut qu’on continue à approcher le trio (…) Nous espérons qu’ils vont venir au dialogue. Sinon c’est à nous de nous assurer que les sujets à débattre reflètent aussi leurs points de vue. Le dialogue actuel n’est pas un échec, mais j’aurais souhaité que tout le monde soit là ».

Reste à savoir maintenant ce que feront les membres du trio et les forces sociales absentes au Cadre de dialogue.

Hamidou BAH et Oumou BARRY

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