Contre La sansure

« … si son état de santé ne nécessitait plus son maintien médical en Tunisie, il avait le devoir d’aviser les autorités judiciaires… »

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Les autorités guinéennes ont été déçues de voir l’ex député Saïkou Yaya Barry au sein de la délégation de forces vives réelles du pays qui a été reçue lundi dernier, à Bissau, par le président en exercice la Cédeao.

Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme n’a pas caché sa colère en déclarant notamment : “… contrairement à cette décision de justice prise pour des raisons humanitaires et de droits (chaque personne poursuivie  a droit à un traitement ), les autorités judiciaires ont été surpris de voir l’inculpé sous d’autres cieux d’où la question de son état réel de santé. Pour la cohérence de la politique pénale, les services compétents tireront les conséquences du droit dans le strict respect de la loi”,

Rappelant qu’il s’est « personnellement rendu à son chevet pour m’enquérir de son état de santé dont à  l’époque nécessitait cette mesure d’évacuation sanitaire », le Ministre Alphonse Charles Wright a souligné que « cette mesure a été prise sur  la base de la requête formulée par le pool d’avocats représenté par Me Salifou Béavogui. Cette décision a été soutenue par le département de la Justice qui a facilité sa mise en œuvre permettant à l’intéressé de se faire soigner à l’étranger sur la base des rapports médicaux fournis par les services médicaux de Ignace Deen et de l’hôpital Sino-guinéen. Il ressort du dispositif de cette ordonnance ce qui suit:

« Vu les dispositions de l’article 147 du code de procédure pénal guinéen, autorisons  l’évacuation sanitaire de Saïkou Yaya Barry dans un centre neurochirurgie en Tunisie pour la période couvrant sa prise en charge dans ledit centre. Disons que la présente ordonnance est exécutoire sur minute ».

Le Ministre Wright ajoute : « Cette décision de justice faisait obligation au bénéficiaire d’informer les autorités judiciaires pour toute autre déplacement de nature à justifier le traitement de sa maladie en dehors de la Tunisie où il était censé suivre son traitement. En outre, si son état de santé ne nécessitait plus son maintien médical en Tunisie, il avait le devoir d’aviser les autorités judiciaires pour faciliter son retour au pays avec le respect de l’ensemble de ses droits”,.

Pour nombre de commentateurs, « Saïkou Yaya Barry a fait ce qu’il fallait faire. Arrêté pour des motifs fallacieux et détenu sans jugement, il aurait été maudit en revenant dans la gueule du loup. La Justice guinéenne emprisonne des acteurs politiques et sociaux sans jugement. Autrement, ce Monsieur, comme Cellou Dalein Diallo n’aurait pas quitté leur pays. Ce sont les militants et sympathisants de l’UFDG et les amis de Cellou qui le déconseillent d’aller en Guinée pour le moment, sans garantie pour sa sécurité et son intégrité physique. En y allant, il risquerait de subir le même traitement que celui de sa propriété à Dixinn ».

Mais pour Mamadou Sylla ‘Futurelec’, président de l’UDG et de la Coalition CORED, qui a quitté le Quatuor pour rejoindre la galaxie du CNRD du colonel Mamadi Doumbouya, « Saïkou Yaya n’avait  pas raison de faire ça. Car à cause de lui maintenant, nous qui sommes malades, nos chances sont réduites pour aller nous faire soigner (…) Je me demande même, est-ce qu’il était gravement malade comme il prétendait nous faire croire? ».

De l’avis d’un cadre du l’UFR, « M. Mamadou Sylla fait un mauvais procès à notre camarade Saïkou Yaya Barry dont l’état de santé a été constaté par des médecins et le Ministre Charles Wright en personne. De se demander si M. Barry était malade est stupide. Lui d’ailleurs on se demande qu’est-ce qu’il fait en politique… Il ne pèse rien et il soutient faussement que lui et nous partageons le même électorat. Bref, si le dialogue s’est bien déroulé et que la transition est en bonne voie, je me demande pourquoi les prisons guinéennes ne vont pas se vider de leurs détenus politiques« .

Pour un commentateur, « Saïkou Yaya Barry aurait dû, comme le Ministre de la Justice l’a estimé et je le cite : « si son état de santé ne nécessitait plus son maintien médical en Tunisie, il avait le devoir d’aviser les autorités judiciaires… » (fin de citation), informer qu’il a fini ses soins, mais vu la situation de violation des droits de l’homme, il a décidé de ne pas renter au pays où les arrestations et emprisonnements des acteurs sociopolitiques se multiplient. Charles Wright a un peu raison, mais Saïkou Yaya Barry aurait rendu un grand service aux démocrates guinéens s’il avait organisé une conférence de presse pour dénoncer ce qui se passe en Guinée en matière de chasse aux véritables acteurs politiques et sociaux, avec la collaboration ».

Que va faire la Justice guinéenne à l’endroit des acteurs sociaux et politiques dont l’état de santé nécessite des soins médicaux appropriés ailleurs, en France notamment, où ils sont suivis par des spécialistes, comme c’est le cas de Mamadou Sylla UDG-CORED, Fodé Oussou Fofana UFDG-ANAD ?

Mamadou Alpha BAH 

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