Contre La sansure

Tchad: une période de transition qui n’a pas satisfait tout le monde

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À deux mois de la présidentielle qui doit conclure trois ans de transition au Tchad, prévue le 6 mai, les candidats peuvent commencer à déposer leur dossier. Ce cycle électoral s’amorce dans un climat crispé, entre contestation de la transparence du processus et mort de l’opposant Yaya Dillo dans des circonstances contestées. À Ndjamena, croit-on à ces élections ? Quel bilan tire-t-on de cette période transitoire ? 

À l’arrière de l’association dont il est bénévole et où il nous reçoit, dans le bruit du générateur, obligatoire pour obtenir du courant, Hamza partage son dépit.

Les trois années de transition ont été selon lui un gâchis. « Franchement, c’est négatif. Ils sont venus par appartenance politique, par obédience, tout ce qu’il faut. Mais s’il y a un bilan, dans l’ensemble, nous, on peut dire « c’est simple », c’est l’échec que moi, je suis en train de voir parce qu’il n’y a pas de concret. Tout ce qu’ils ont dit, c’était juste, comme on dit, pour nous « balayer » », déplore-t-il.

Diplômé sans emploi, Hamza tente de lancer une entreprise avec l’aide d’un oncle, mais les temps sont durs. « Ils ont promis d’intégrer les jeunes, on n’a pas vu. Ils ont promis de donner aux groupes financiers 50 000 projets, on n’a pas vu. Ils ont promis d’électrifier le Tchad, tout ça… on n’a pas vu. Avec la cherté du carburant, vous avez vu vous-même, c’est très compliqué en tant que jeune, surtout », constate-t-il amèrement.

« Les vieilles habitudes ont toujours la peau dure »

Processus politique peu crédible, difficultés socio-économiques renforcées… C’est aussi le sentiment d’Houzibe Gombo Breye, membre de la société civile.

« Les Tchadiens avaient fixé beaucoup d’espoir sur cette transition-là : qu’à l’issue de cette transition, on va organiser des élections justes, transparentes, crédibles. Mais il était également question de pouvoir remettre debout cette république qui est à la traîne depuis 63 ans », explique-t-il. « La transition a raté cet objectif-là de pouvoir faire en sorte que l’État tchadien, qu’il se remette sur ses deux jambes. Les vieilles habitudes ont toujours la peau dure. Il y a un groupuscule qui ne veut pas que les choses aillent dans le bon sens », pense Houzibe Gombo Breye.

« Mahamat Deby est un président qui a la main tendue »

Un bilan très critique que ne partage pas Gassim Cherif. Ancien du groupe rebelle CCMSR, il a intégré l’assemblée de transition après l’accord de Doha. S’il reconnaît la stagnation socio-économique, il salue des avancées indéniables sur le plan de la réconciliation.

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