Thierno Hassane Diallo, devenu à 30 ans, le plus jeune distributeur de Tecno mobile en Afrique de l’Ouest
Né le 02 février 1993, à Mamou, Thierno Hassane Diallo est le fils d’Elhadj Mamadou Samba et de Hadja Aïssata. Marié et père d’une fille, il a été inscrit à l’école en 2000, et a fait ses études primaires dans la préfecture de Mamou, précisément à l’école primaire Dare Salam.
Ce jeune, d’un parcours à la fois atypique et inspirant, a commencé ses études en classe de deuxième année. C’est seulement en 2005 qu’il obtiendra son ticket d’entrée en 7ème. L’examen en poche, le jeune élève décida alors de se rendre à Conakry, pour poursuivre ses études au collège.
Une fois à Conakry, Thierno Hassane Diallo est envoyé dans une école coranique à la cimenterie, pour d’abord mémoriser le Coran, en même temps poursuivre ses cours à l’école française. Des études qu’il réussit à cumuler, comme la plupart des jeunes de son âge à l’époque. Persévérant, il a ainsi réussi le challenge en mémorisant le Coran en l’espace de deux ans. De 2006 à 2009, il finit ses études du collège à Conakry, tout comme au lycée (2010-2012), en sciences mathématiques. En 2013, il fait les premiers pas dans les études supérieures, à l’Université Nongo Conakry (UNC), avant d’obtenir sa licence en 2016, en Génie Informatique, année à laquelle, il a soutenu.
Aujourd’hui, il est devenu entrepreneur, et PDG de Dantaba Group, une entreprise qui regroupe plusieurs filiales (transit, transfert, voyage, construction). Dans la téléphonie, où il a bâti sa carrière et sa notoriété, Thierno Hassane Diallo est de nos jours le représentant de la marque Tecno en Guinée et en Sierra-Leone. Récemment, il a été gratifié de ses efforts par la société chinoise, avec la distinction du plus jeune entrepreneur partenaire de l’entreprise en Afrique de l’Ouest. Un prix lui a été décerné dans ce sens à Conakry, lors du lancement de la marque Camon 20 sur le marché guinéen.
‘’J’ai commencé à vendre Tecno en 2016. Puisque j’étais un étudiant, je suis un informaticien de formation. Je faisais la conception des applications qu’on vendait aux commerçants. A chaque fois, on venait installer les applications pour les commerçants, pour les aider à gérer leurs stocks, à faire leur vente sans rester dans leurs anciens mode de fonctionnement. C’est suite à ça, que j’ai eu la chance de découvrir Tecno. En insérant un des produits, mon client m’a donné un téléphone, il m’a dit que le téléphone coûte 350 000 GNF, c’était le modèle Y2. En ce moment, moi j’avais un téléphone iPhone, que mon frère m’avait acheté, qui coûtait 600 et quelques dollars. J’ai dit est-ce que ça, c’est vrai ? Il y a un téléphone Android qui coûte moins de 500 000 GNF, qui peut faire comme les téléphones Samsung, qui coutaient extrêmement chers. Il me dit oui, sur place, j’ai racheté son téléphone. Ce jour, je suis rentré à la maison avec le téléphone. Quand je suis rentré, j’ai installé Facebook, Skype, Viber, puisqu’il n’y avait pas de WhatsApp en ce moment.
« J’ai testé, tout a fonctionné. J’ai dit OK, j’ai fouillé un peu pour savoir qui est le propriétaire de Tecno. Où existe-t-il ? Tecno existait déjà en Guinée, mais bon, de façon informelle, parce qu’il n’y avait pas de représentant officiel. Chacun partait à Dubaï, au Mali pour acheter, envoyer et revendre. Mais c’était très intéressant. J’ai fait mes recherches, j’ai dit ensuite que moi je suis intéressé de la marque Tecno. Je ferais tout pour vendre Tecno’’, a confié le jeune entrepreneur.
Ainsi donc, en 2016, il prend son destin en main, en ouvrant une boutique à Madina. Étant en ce moment à l’université, il va décider d’embaucher un autre jeune, avec qui il va travailler. Parallèlement, il faisait toujours son activité d’informaticien. Quelques mois plus tard, il a fini par comprendre l’importance de la marque Tecno sur le marché de la téléphonie en Guinée.
Alors qu’il obtint une admission pour des études en France, Thierno décide de rester au pays, pour suivre son business naissant. ‘’J’ai décidé de mettre ça de côté, puisque j’avais déjà vu quelque chose de très importante, d’intéressante. J’ai dit, je vais tenter ma chance, voir est-ce que ça va marcher. Si ça marche, je vais suivre ça, après, je vais aller pour poursuivre mes études. Puisque, aller étudier, si tu n’as pas les moins, si tu n’as pas quelqu’un qui te soutient, difficilement tu vas étudier. Parce que j’ai beaucoup d’amis qui sont partis, sans soutenance, certains ont abandonné les études. D’autres, même s’ils étudient, ils travaillent, ils ne voient pas l’objectif recherché. Donc, j’ai mis de côté l’admission, j’ai suivi Tecno, je me suis focalisé exclusivement sur Tecno. Puisqu’il y avait beaucoup de marques sur le marché. Il y avait Tecno, Itel, Infinix, Samsung, iPhone, ainsi de suite. Mais bon, moi j’avais une vision. Je ne suis pas venu sur le marché pour rester juste un vendeur. Je suis venu pour être un partenaire. C’est ce qui était mon rêve. Même si je ne vais pas gagner suffisamment d’argent, mais je compte être un partenaire, au lieu d’être un travailleur, puisque je vous rappelle dès mon départ, moi mon rêve, c’était d’être un entrepreneur. Mon rêve n’a jamais été d’être un employé de quelqu’un, puisque je recevais des informations des frères, ou ceux qui travaillaient, pour les gens. A travers les recherches, j’ai compris que le salaire ne va jamais rendre quelqu’un riche. Il faut être un entrepreneur, il faut risquer, pour devenir quelqu’un demain. Donc, moi, mon objectif ce n’était pas seulement de vendre Tecno, c’était d’être un partenaire. Je me suis lancé dans ça, je me suis focalisé uniquement sur Techno. Certains venaient demander d’autres marques, si on n’a pas, ils partaient. J’ai dit ce n’est pas ça ma vocation, c’est d’être partenaire’’, a-t-il rappelé.
Heureusement pour le jeune de 30 ans, entre 2016-2017, les chinois ont commencé à envoyer leurs représentants en Guinée. Au marché Madina, ils ont entamé des rencontres avec certains commerçants. C’est justement dans ce cadre que Thierno Hassane Diallo est entré en contact avec ces derniers.
‘’Ils m’ont fait savoir qu’ils ont déjà d’autres partenaires, d’acheter avec eux. J’ai dit Ok. Je vais acheter avec eux, à condition que vous me promettiez que moi aussi, je vais un jour être un des vos partenaires. Là, je vais uniquement acheter avec vos partenaires, et vendre uniquement Tecno. J’ai fait un plan, je les ai donnés. Je l’ai dit à l’espace de 2 à 3 ans, si vous me donner la chance d’être un de vos distributeurs, je peux faire ça. Je peux vendre ça. Vous pouvez tester voir, si ça marche, ok, si ça ne marche pas, dans notre contrat, on signale tous les points là, vous pouvez retirer votre marché. Ils m’ont dit Ok, il n’y a pas de problème. Ils m’ont donné des objectifs à atteindre. Heureusement, j’ai réussi à atteindre ses objectifs, pour être un distributeur en Guinée’’, raconte-t-il. Sauf que, cela n’a pas du tout suffit. Puisque, même en ayant atteint ses objectifs, en 2017, il a vécu une expérience toute particulière. Les autres partenaires de Tecno vont hermétiquement s’opposer à son entrée en lice.
‘’Ceux qui étaient là, étaient opposés à ce qu’on me donne le marché, que je devienne un partenaire à Tecno, compte tenu qu’il y avait selon eux, deux (2) distributeurs ici. Après, les chinois m’ont dit : Écoutes, jeune, on admire ton courage, tu es très déterminé, mais bon, en Guinée, on ne peut pas te donner, sinon on risque de perdre nos partenaires qui sont là-bas. J’ai dit pourquoi ? Ils m’ont dit que tes amis qui sont là-bas, sont déjà opposés qu’on te donne le marché. Ils m’ont dit écoutes, mais comme tu as respecté ton engagement, il faut voir dans la sous-région, n’importe quel pays que tu veux, on te donne. J’ai dit ok, il n’y a pas de problème. Comme le problème ne vient pas de vous, mais plutôt mes propres parents qui s’opposent à moi, il n’y a pas de problème. J’ai dit, je peux prendre la Sierra-Leone ».
Ainsi, commence une autre aventure et d’autres ambitions…
‘’En 2018, ils m’ont fait signer le contrat de la Sierra-Leone, je suis parti. Mais moi je savais, les détracteurs ne pouvaient manipuler que les chinois qui sont là, parce que c’est possible qu’on leur donne de l’argent et autre chose, pour ne pas que d’autres viennent menacer leurs intérêts. Mon intention moi, c’était d’être en contact avec le plus haut niveau. Quand je suis allé là-bas, j’ai commencé à échanger avec ceux de la Direction Générale, parce que c’était obligatoire, j’étais maintenant un distributeur, j’ai commencé à parler avec eux. Heureusement, j’avais établi une liste de tout ce qui s’est passé depuis que j’ai commencé jusqu’à ce jour. J’ai remonté l’information à la Direction Générale, ils ont vu et m’ont dit Ok, il n’y a pas de problème. Tu nous prouves en Sierra-Leone, partout où tu peux, dans le monde entier, on te donne. Je suis resté là-bas en 2018, j’ai prouvé de quoi je suis capable, automatiquement, ils m’ont dit partout où tu veux, personne ne peut t’empêcher de t’installer. J’ai dis je veux revenir dans mon pays. Ils m’ont dit ok, tu peux rentrer. Je suis rentré, il y a eu beaucoup de bruits, de débats, de concurrence déloyale, mais j’ai dit non, moi dans mon pays, je ne vais pas fuir. J’ai décidé de rester ici, c’est ici que je vais rester. Ils m’ont posé des conditions, dire que c’est obligatoire, comme j’ai pris Là-bas, il faut que je gère les deux pays, que je ne vais pas abandonner la Sierra-Leone, au profit de la Guinée. J’ai dit pas de problème. J’ai commencé et géré les deux pays en même temps. Ça été une exception pour moi. J’étais la seule personne qui a fait la plus petite commande, avec l’entreprise. Puisque, pour faire une commande avec eux, il fallait faire au moins une commande de 200 000 dollars. Moi, je n’avais pas les moyens là. Compte tenu de ma détermination et ma vision, ils ont accepté que je fasse une commande à peu près de 100 000 dollars. Tout ça, c’est pour dire, que je ne suis pas venu à Tecno comme quelqu’un qui était riche. C’est parce que j’avais une vision, c’est pour cela, qu’ils m’ont accepté. Du coup, je suis venu ici, j’ai commencé petit à petit, je fais la commande ici et en Sierra-Leone, j’ai continué comme ça jusqu’à aujourd’hui, je suis devenu parmi les plus grands distributeurs de Tecno en Guinée et en Sierra-Leone. C’est ce qui m’a valu ce prix, me désignant comme étant le plus jeune distributeur de Tecno en Afrique de l’Ouest.’’, se vante-t-il.
Ce prix, Thierno Hassane Diallo l’a gagné dans la douleur, dans une concurrence déloyale. En Guinée, il n’est pas le seul distributeur ou partenaire de Tecno, puisqu’avec les chinois, pas de monopole dans la vente de leurs produits. Tout de même, il se dit fier d’être le principal partenaire de la société en Guinée. Fruit, croit-il dur comme fer, d’un long cheminement, qui mène vers la gloire.
‘’Franchement, ce n’est pas quelque chose qui m’a surpris. Je connaissais déjà ça. Si on me demandait cela auparavant, j’allais dire oui, puisque je savais moi, personnellement, que c’était très difficile de trouver quelqu’un plus jeune que moi, qui pouvait être partenaire, compte tenu de leurs critères. Ça allait me surprendre. Mais bon, je ne pouvais pas affirmer cela à 100%, puisque je ne connaissais pas tous les distributeurs de Tecno. Le prix a été dénommé : Le plus jeune entrepreneur partenaire de Tecno en Afrique de l’Ouest. C’est en tout cas comme ça qu’ils ont écrit. C’est une étude faite même par Techno, parce qu’eux, ils connaissent tout le monde, en signant un contrat, tu vas t’identifier, ton nom, l’âge que tu as, ils ont vérifié, après vérification, de tous les distributeurs de l’Afrique de l’Ouest, ils ont trouvé que c’est moi qui suis le plus jeune. Donc, ça été un ouf de soulagement pour moi d’être désigné, même pas dans un pays, mais dans toute l’Afrique de l’Ouest. Apprendre que je suis le plus jeune entrepreneur partenaire, ça été une grande satisfaction pour moi, ma famille et pour toute l’équipe de Dantaba Groupe. Vraiment, ça me rend encore plus fort, j’ai compris que je suis capable de faire encore beaucoup de choses. Si j’ai réussi à ramener ce prix en Guinée, c’est une fierté nationale’’, s’est-il réjoui.
Reconnaissant envers l’entreprise chinoise, l’entrepreneur guinéen n’oublie pas d’où il vient. Il sait pertinemment que derrière cette réussite, se cache un accompagnement féroce de la part de la clientèle et une parfaite complicité avec l’ensemble de ses travailleurs.
‘’C’est pourquoi, j’ai dédié ce prix à tous les travailleurs de Tecno, surtout nos consommateurs, puisque c’est des gens qui me tiennent à cœur. Quand je sors, je rencontre quelqu’un qui détient un téléphone Tecno, automatiquement je me vois dedans. Même si le client n’a pas acheté le téléphone avec moi, je dis que ça c’est une fierté. Puisque ça été une fierté pour moi, d’être parmi les contributeurs qui participent au rayonnement d’une marque, c’est une fierté. Au départ, Tecno n’avait pas cette envergure, cette allure, cette capacité d’occuper plus de 80 % du marché guinéen. Si tu fais parti des gens qui ont réussi à imposer une marque dans un pays, c’est une fierté. Et ça, je ne l’ai pas fait seul. Je l’ai fait avec mon équipe, à travers nos clients, à travers tous les vendeurs de téléphones, à travers même les consommateurs. Ce sont eux qui nous ont permis de grandir. Donc, nos pensées envers eux sont inestimables’’, précise-t-il.
‘’Comme je l’ai dit aux chinois au départ, parce qu’ils étaient réticents pour me prendre. J’ai dit : Ecoutez, c’est vrai que je ne suis pas riche, j’ai pas suffisamment d’argent, mais j’ai quelque chose de fondamental, je suis déterminé, quand je décide de faire quelque chose, je le fais. Vous ne serez pas déçu. C’est à cause de ça, quand on m’a décerné le prix, je les ai regardés les yeux dans les yeux, je les ai dit : je vous ai dit auparavant que vous ne serez pas déçu. Je vous ai dit que vous ne vous êtes pas trompés de personne. C’était la personne idéale que vous aviez choisi pour vous représenter dignement en Guinée et en Sierra-Leone. Eux tous, ils ont applaudi, ils m’ont dit que j’ai tenu parole pour ma part. Celui qui m’a recruté aujourd’hui, il est fier, il est fier de m’avoir recruté, que je sois parmi leurs grands distributeurs. Je vois en eux, ils misent beaucoup sur la jeunesse. Ils comptent beaucoup sur moi, c’est ce qu’ils m’ont dit. Et je suis ferme là-dessus, ils ne seront pas déçu. Je ferais tout ce qui est de mon possible, pour contribuer au rayonnement de Tecno en Guinée. Aujourd’hui, on est 80 %, l’objectif, on ne va pas dire à 100%, l’année prochaine, c’est d’occuper le marché à plus de 95%. Et je vous promets, à travers notre stratégie, nous allons y arriver. Inchallah, je vais atteindre mon objectif. L’objectif actuellement, c’est de cesser d’importer. Mon objectif, c’est de pousser Tecno, comme ils l’ont fait dans d’autres pays, à s’installer en Guinée, pour contribuer au développement de la Guinée, pour contribuer à créer de l’emploi dans notre pays, pour qu’ils puissent venir, installer leur entreprise en Guinée, qu’ils produisent Techno en Guinée, c’est ça mon prochain objectif’’, a annoncé le Président Directeur Général de Dantaba Groupe.
Madiou BAH
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